Violences sexuelles : elles réclament un plan d’urgence à Macron

Leurs pétitions ont fait un carton. Réunies, ces féministes interpellent aujourd’hui Emmanuel Macron avec le hashtag #SoyezAuRdv.

 Paris (75), jeudi 23 novembre 2017. Cinq femmes ont lancé des pétitions , chacune de leur côté, contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.De gauche à droite : Fatima Ben-Omar, Clementine Vagne, Caroline De Haas, Madeline Da Silva, Laure Salmona
Paris (75), jeudi 23 novembre 2017. Cinq femmes ont lancé des pétitions , chacune de leur côté, contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.De gauche à droite : Fatima Ben-Omar, Clementine Vagne, Caroline De Haas, Madeline Da Silva, Laure Salmona LP / Arnaud Dumontier

    Elles sont cinq dans cette pièce où la discussion s'engage pour présenter l'action qu'elles lancent ce vendredi dans toute la France. Toutes demandent à Emmanuel Macron, à la veille de son discours sur les violences sexuelles, d'être à la hauteur de l'enjeu en allouant d'importants moyens dédiés à la lutte contre ce fléau.

    Une campagne sera ainsi diffusée sur les réseaux sociaux à partir de 6 heures vendredi, avec une vidéo, un visuel et le hashtag #SoyezAuRdv, interpellant le président de la République. Aura-t-il le même retentissement que #BalanceTonPorc, qui a été déterminant dans la prise de conscience de l'ampleur de ces violences? A elles cinq, Clémentine Vagne, Madeline Da Silva, Fatima Benomar, Laure Salmona et Caroline De Haas représentent aussi 700 000 signataires qui ont soutenu leurs pétitions, hébergées par Change.org, dénonçant les multiples visages de ces violences. Et de réclamer la formation de la police contre le harcèlement de rue, l'annulation de l'hommage au réalisateur Roman Polanski à la Cinémathèque, la définition d'un seuil d'âge au-dessous duquel les mineurs seront présumés ne pas avoir consenti à un rapport sexuel…

    Rassemblements

    C'est d'une seule et même voix que ces féministes, venues d'horizons différents et qui ne se connaissaient pas toutes avant, parlent aujourd'hui. « Emmanuel Macron a le pouvoir de faire en sorte que les violences sexuelles cessent.

    La puissance publique a déjà réussi à faire changer les mentalités et les comportements par le passé : le nombre de morts sur la route a été divisé par quatre, tout le monde trie ses déchets désormais… », compare ainsi Caroline De Haas, à l'origine du regroupement des cinq femmes, et qui en appelle à un véritable « plan Orsec » contre les violences sexuelles. C'est-à-dire un dispositif de secours d'urgence, mis en place pour intervenir très rapidement lors d'une grande catastrophe. Il viendrait à la suite, non pas de la libération de la parole des femmes, mais de « la libération des oreilles qui écoutent enfin les femmes qui parlaient déjà », préfère Caroline De Haas.

    A 11 heures et à 18 h 30, des rassemblements auront lieu ce vendredi également à Paris, place de la République, pour appuyer physiquement cette initiative. Et comme une agression sexuelle se déroule toutes les 55 secondes en France, toutes les 55 secondes, une femme y adressera un message à Emmanuel Macron.