En 2011, après avoir perdu deux emplois à Denver en raison de réductions budgétaires, la bibliothécaire scolaire Jennifer Alevy a pu relancer sa carrière dans l’éducation : elle a trouvé un poste dans une école internationale de Katmandou, la capitale du Népal.

L’origine des actuelles écoles internationales remonte à 1924, mais elles ont connu une croissance exponentielle pendant les vingt dernières années. Destinées dans un premier temps à apporter aux enfants des expatriés, et notamment des diplomates, une éducation “à l’occidentale” pendant leurs séjours dans des pays lointains, les écoles internationales ont trouvé une nouvelle raison d’être : éduquer les enfants des riches locaux afin qu’ils puissent briguer des places dans les universités occidentales – et à terme obtenir des postes dans des multinationales.

Aujourd’hui, Jennifer Alevy supervise les services bibliothécaires de l’École américaine internationale de Hô Chi Minh-Ville, qui accueille des élèves vietnamiens. Fondée en 2006, cette école a consacré à sa bibliothèque des moyens comme Jennifer Alevy en a rarement vu aux États-Unis.

Les écoles internationales fleurissent depuis vingt ans

La croissance des écoles internationales est impressionnante. Il y a vingt ans, on comptait environ 1 000 écoles internationales de langue anglaise dans le monde, selon la société britannique ISC Research. Aujourd’hui, on en dénombre 8 000, qui accueillent 4,5 millions d’élèves et emploient 420 000 enseignants. Et de fait, 80 % des élèves sont du pays d’accueil de l’école. Selon ISC, la demande augmente – d’ici dix ans, au dire des spécialistes, le nombre d’écoles internationales devrait doubler, passant à plus de 16 000 écoles et 8,75 millions d’élèves sur l’ensemble du globe.

Actuellement, les Émirats arabes unis et la Chine comptent le plus grand nombre d’écoles – environ 550 écoles anglophones dans chacun de ces pays, selon l’ISC –, mais l’Inde, le Vietnam, Bahreïn et l’Arabie Saoudite connaissent également de fortes hausses. Plus de 20 villes dans le monde hébergent au moins 50 écoles internationales anglophones, comme Dubaï (où il en existe plus de 250) et Abou Dhabi (Émirats arabes unis), Shanghai, Bangkok, Tokyo, Singapour, Riyad et Madrid.

Les frais de scolarité annuels de ces écoles varient d’un pays à l’autre – au Bangladesh, ils s’élèvent à 5 200 dollars [4 500 euros environ], à Singapour il faut compter 18 500 dollars [16 200 euros environ]. Dans des pays comme la Chine ou l’Inde, les frais dépassent souvent le revenu annuel moyen d’une famille, si bien que ces écoles ne sont accessibles qu’aux riches.

De plus en plus de demandes

Confrontées à l’accroissemen