THE ZOO ISSUE

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LA FEMME


Edito by laetitia mannessier & anais obenson PHOTO YOUGO JEBERG

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sommaire

COUVERTURE/ LA FEMME photo/ JEAN DU SARTEL ILLUSTRATION/ CLAIRE LUPIAC

Pauline Darley / Photographe www.paulinedarley.com

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LES COLLABORATEURS PARIS BY STRANGERS Stella Rice INTO THE ROOM Albane & Oscar, Anne-Clothilde SHOPSHOP ESCAPE IN Santiago de Cuba SHORT STORY Le village aux légendes BLOGBLOG MÉTAMORPHOSE MANIFESTO FABLES INTERVIEW JCDC WILD ANIMAL THE FUTURE OF FASHION I WISH I WAS A UNICORN INTERVIEW La Femme

Nastasia Dusapin/ photographe www.nastasiadusapin.com

KEN KAMARA / photographe WWW.KENKARMA.COM

/6 /9 /10 /18 /20 /24 /28 /30 /44 /46 /60 /62 /76 /88 /106


112/ thinkthink Simone reportage 120/ VIEWVIEW Marina Andronescu, Mathilde Sourdeix, Sarah Esteje 138/ GAY & GIRL Marius & Léonie 140/ PAST/PRESENT/FUTURE Musique, Art, Littérature, Cinéma 150/ LONDON SHOWROOMS 156/ YOUNGER BETTER STRONGER Vaillant-Mayen, Niels Peeraer 174/ DÉFILÉS 182/ LOOK AT YOU 186/ LISTEN UP BABY 188/ WHATWHAT 192/ NIGHTNIGHT 200/ LA BIBLE

laëtitia mannessier rédactrice en chef

ANAÏS OBENSON RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE

CLAIRE LUPIAC GRAPHISTE & ILLUSTRATRICE

CLEMENT VERGER / Photographe WWW.CLEMENTVERGER.COM

Marion Kotlarski / Photographe www.marionkotlarski.com

Jean Dusartel / Photographe www.timeoftheassassins

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CAMILLE ANNE-LOUISE GORIN ASSISTANTE DE RÉDACTION & RESPONSABLE BLOG REDACTION@SIMONE-MAGAZINE.COM

Marion Henaux chef de la publicité Marion@simone-magazine.com

Laurie Oyarzun assistante graphiste & ILLUSTRATRICE coronarythief@hotmail.fr

STEFANY TURNER ASSISTANTE DE RÉDACTION REDACTION@SIMONE-MAGAZINE.COM

marc beyney sonier REDACTEUR & CHARGÉ DE COMMUNICATION marc@simone-magazine.com

Fatou Dem RÉDACTRICE ÉVÉNEMENTIEL lapetitewatou@hotmail.com

Julien garrec Rédacteur musique info@maisoncamiba.com

ALEXANDRE GOLL REDACTEUR ALEXANDREGOLL@HOTMAIL.COM

nelly hoffman rédactrice mr_propre_est_gay@hotmail.fr


les collaborateurs

REMERCIEMENTS / SYLVIE MAISON, MARINE BUCHER, HÔTEL LE PLACIDE ST GERMAIN, FRANÇOISE CHAMBON

Béatrice Hugues Rédactrice littéraire beatrice_huges@hotmail.fr

LAURIE MANNESSIER RÉDACTRICE CINÉMA HELL-ET-MOI@HOTMAIL.FR

john sannaee rédacteur littérature john.sannaee@hotmail.com

noemie al homsi styliste NOEMIE@SIMONE-MAGAZINE.COM

COLINE BACH styliste COLINE.BACH@GMAIL.COM

jean philippe chemin photographe, reporter mode jean_philippec@hotmail.fr

ALEXANDRE D’AUDIFFRET PHOTOGRAPHE REPORTER WWW.ALEXANDRE-DAUDIFFRET.FR

Déborah Escaich photographe escaichdborah@gmail.com

francois rocci photographe, reporter mode francois.rocci@wanadoo.fr

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CONNECTIONS BERLIN 2011 THE CUSTOM - MADE TRADESHOW FOR THE CREATIVE COMMUNITY BY

THURS 20TH/FRI 21ST OCTOBER

IT’S LEBOOK LIVE!

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IMAGE: GARETH PUGH

CAFE MOSKAU KARL-MARX-ALLEE 34 10178 BERLIN FROM 12 PM TO 9 PM


Stella Rice, australienne Photo/ Camille Anne-Louise Gorin

Ayant déménagé à Paris à l’âge de 19 ans, j’ai passé quasiment toute ma vie adulte dans cette ville. Du coup, j’ai de plus en plus l’impression de perdre mon point de vue d’étrangère. Je n’ai pas vraiment un point de comparaison - ayant vécu nulle part d’autre en tant qu’adulte. Par exemple cette ville me semble extrêmement chère - mais ceci dit, avant de louer ma chambre ici je n’ai jamais vécu en dehors du foyer familial ! Je suis venue à Paris en 2007, dans le but de n’y rester que trois mois en tant que touriste. Avant de quitter l’Australie (d’où je viens) tout le monde me disait que je ne reviendrai jamais. Je leur ai assuré que je ne resterai que trois mois. Et pourtant ils avaient bien raison, là ça fait quatre ans que j’y suis. J’ai l’impression de n’avoir jamais vraiment fait le choix de faire ma vie ici, mais que ça s’est fait petit a petit, tout naturellement. Je passe ma vie sur la rive droite - dans le 3ème, 10ème et 11ème arrondissements. C’est seulement quand je me pointe vers la Seine/île Saint Louis que je me rends vraiment compte d’où je vis. Souvent je fais des balades nocturnes vers la Seine avec une de mes copines - c’est un peu un cliché mais c’est vraiment beau la nuit de voir tous les ponts et les monuments allumés. J’aime marcher de chez moi, à Bastille, jusqu’à Shakespeare and Co. (une librairie anglophone en face de Notre Dame qui est ouverte jusqu’à très tard). C’est surtout quand j’ai des amis ou de la famille qui visite que je profite vraiment de la beauté qui nous entoure dans cette ville. J’aime bien avoir la fraîcheur d’un point de vue extérieur qui visite. Et c’est un des points forts de vivre a Paris - quand les copains Australiens visitent l’Europe, ils viennent forcément faire un tour à Paris ! J’ai souvent pensé que ce serait tout à fait possible de se réinventer dans cette ville. Pas la peine de changer de ville entièrement. Il s’agit simplement de changer de quartier.

Il y a des gens qu’on peut fréquenter pendant une certaine période et qu’on ne recroise jamais. Pourtant on sait qu’ils y habitent encore. Ca fait partie du mystère d’une grande ville. C’est quelque chose de dynamique qui te permet de grandir constamment. J’ai travaillé et etudié dans des domaines assez divers depuis que je suis là - l’architecture / la presse mode / la restauration. Je suis quelqu’un qui peut changer de direction complètement pendant la période d’une année. J’ai l’impression que Paris est assez grand et assez plein d’opportunités pour contenir mon besoin de nouveauté. La plupart de mes expériences professionelles ont commencé par une simple rencontre, un ami d’un ami qui cherchait une stagiaire, etc. Par exemple, cet été j’ai tenu un café éphémère chez 0fr (une librairie d’art/ design/mode dans le Marais). J’ai travaillé pour la fête des 15 ans de la librairie comme serveuse, et puis après le patron m’a proposé d’installer un POP UP café juillet/août. Je fais des bananas-smoothie et des gâteaux a la carotte comme chez moi. Ca fait plaisir à mes copains australiens, d’avoir un lieu qui leur rappelle chez nous ici à Paris. Je pense que les Parisiens apprécient aussi ! Ce qui me manque le plus de chez moi c’est la diversité des cafés/bars/lieux. Mais j’ai de plus en plus l’impression qu’il y a des cafés de façon anglophone qui poussent de droite à gauche. On peut presque boire un bon café ! On n’est pas encore au niveau de Melbourne, Australie mais ça commence à changer. J’aime bien Bob’s Juice Bar pour le déjeuner, Merce and the Muse pour un café et Candelaria pour les cocktails le soir ! Il y a pas mal de choses qui m’énervent ici (l’administration la plus lente du monde surtout!) mais pourtant je suis encore ici. Du coup je me dis que Paris doit me plaire après tout ! SIMON(E) • 9


Réalisation & PHOTOS / DEBORAH SK

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Qui es-tu ?

Albane : Albane d’Argence, modiste. Je ne fais que des bibis, des turbans, des petits chapeaux près

de la tête et des bandeaux. Pas de chapeaux meringue de belle-mère !

Oscar : Oscar Galea, je crée des bijoux contemporains en métal. (http://oscargalea.com/)

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Quelles sont tes icônes ? Albane : Ces actrices des années 50, jupe taille haute ajustée, crans et rouge à lèvres. Oscar: Nick cave, Tom Waits et mes parents, ils sont nés dans les années 20, ils avaient vraiment la classe. Parle-nous de ton appartement.

Albane : Au dernier étage d’un vieil immeuble… On n’entend quasiment

rien et on peut se promener sur les toits avec Ramona le chat.

Oscar : C’est une petite maison pour des oiseaux, j’aime bien regarder sur

les toits par la fenêtre.

à quelle époque aurais-tu aimé vivre ? Oscar : Dans les années 50, pour la manière de s’habiller et la musique. Qu’est-ce-qui fait très «Paris» dans ta façon de vivre ?

Albane : Peut-être le fait que je vis plus hors de chez moi que chez moi. Oscar : Ma façon de m’organiser pour faire le plus de choses possible en

une journée.

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Quels sont tes petits plaisirs ? Albane : Faire des collections : des parapluies anciens, des vieilles montures de lunettes, des paniers en plastique, des boîtes à bonbons en verre, des lampes, des tasses à thé dépareillées, des vieilles photos de familles, des horloges et réveils, des chapeaux vintage et des chaussures... Mais je suis un peu limitée par la taille de l’appartement et par Oscar ! Oscar : Faire du skate et regarder mes plantes pousser en écoutant de la musique. Comment te vois-tu dans 10ans ? Oscar : Avec une moustache plus grosse ! Mis à part chez toi, où te sens-tu comme chez toi ?

Albane : Dans mon atelier-boutique (20 rue Neuve à Bordeaux) je pour-

rais y passer une semaine d’affilée sans sortir. Oscar : Dans mon atelier.

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Anne-Clothilde Obeniche http://www.blackchapel.fr/ Réalisation & PHOTOS / Camille Anne-Louise Gorin

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Qui es-tu?

AC : C’est impossible de se définir avec des mots ! Après il y a les trucs bateau : « âge », « nom »...

Je suis quelqu’un d’introverti et d’un peu compliqué.

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Quels sont tes icônes ? AC : Marylin Manson quand j’étais ado… j’étais gothique, c’était la référence « dark » à l’époque. Mes icônes seraient plutôt des carriéristes, pas forcément connus, ayant réussi sans avoir forcément fait d’études. C’est plutôt un profil de personnes. Lagerfeld est une personne vraiment intéressante, que je trouve drôle et intelligente. Parle-nous de ton appartement.

AC : J’y vis seule avec mon chat Poney boy depuis novembre, mais j’aurai une colocataire à la

rentrée. C’est le premier appartement que j’ai en tant que locataire et le premier que je visitais. J’ai eu du bol ! Il représentait tout ce que je recherchais : type haussmannien, moulures, parquet. Je ne pensais pas avoir un appartement comme ça avec mon budget. Le quartier est vachement bobo mais pas cher. Pour la décoration, je n’ai pas acheté grand chose, ça appartient à ma famille ; mon grand-père est collectionneur d’art. Mon appartement est également mon lieu de travail. L’espace est un avantage mais quand tu vis dans ton travail, c’est difficile de te déconnecter… J’aimerais beaucoup avoir un local et une stagiaire. à quelle époque aurais-tu aimé vivre? AC : Entre 1890 et 1920. C’est la période que je préfère dans l’art, préraphaélite, art nouveau. Même au niveau de la mode, le mobilier, ça correspond à ce que j’aime. Après la vie n’était pas très fun, surtout si tu n’avais pas d’argent.

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Qu’est-ce qui fait très « Paris » dans ta façon de vivre ? AC : Est-ce que ma façon de vivre fait très « Paris » déjà ? Je ne pense pas. En période de collection, je sors rarement. Si je sors, je n’ai plus d’argent pour acheter du tissu ! Je sortais beaucoup avant. Je suis sur Paris depuis huit ans, je pense avoir fait le tour. Aujourd’hui je m’investis dans mes collections. Quels sont tes petits plaisirs ?

AC : Je suis bien française ! Un bon repas avec du bon vin avec des amis. C’est tout. Passer

de bons moments avec les personnes qu’on apprécie. Comment te vois-tu dans dix ans ?

AC : J’aurai 38 ans. Je serai toujours sur Paris. Dans l’idéal, Blackchapel existerait encore,

je vivrais de mon métier. J’aurais créé un concept liant l’Art et la mode et tiendrais une boutique multimarque où mobilier et peinture seraient en vente. Je collaborerais avec d’autres artistes qui seraient dans la même dynamique que moi. Vie privée ? Joker ! Mis à part chez toi, où te sens-tu comme chez toi ? AC : Je me sens rarement bien ailleurs que chez moi. J’étais bien en Ecosse. J’en ai fait le tour durant quinze jours. Châteaux avec de la brume, paysages désertiques… c’est hyper Blackchapel !

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PAR Nelly Hoffmann 1.Costume pour chien, Poshpuppyboutique, à partir de 20$ 2.Green Dino Panic attac, jouet mecanique, 2$99 3/3B. Costume pour chien, Poshpuppyboutique, à partir de 20$ 4.My little godzilla, Mary Kasurinen, prix sur demande 5.Chaussures Baskets t-rex Semi-montantes marron, oeil en LED et laissant des empreintes de dinosaures, Dinosoles, 39$99 6.Pot

dinosaure, Plaid Pigeon, 18$

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7.Sac a dos Dinosaure 3d en gomme, Universal Studio, 14$99 8.Collier dinosaure noir, Tatty Devine, 132£ 9.Fauteuil Jurassic Dinos, Kc, 139$99 10.Boule a neige, Dragon Garden, 7£ 11.»Stego», sculpture metal et recuperation, Patricia Renick, prix sur demande 12.Jupe taille haute, 4getmenot 13.Epic legging of death, Shopmodernity, 25$ 14.Brachiosaure et Stegosaure, set 3d de decor mural, Beetling Design, 999$ 15. Pteradactyl, sculpture médias mixtes, Kate Rohde, 3500$ 16.Hoodie triceratops, Mouth Man llc, 39$99 17.Pot dinosaure, Plaid Pigeon, 18$ 18. Sac a dos en cuir, Bob Basset, prix sur demande19.Serviette de cuisine brodée en éponge, Embroideryeverywhere, 15$99 20.sticker 3d trompe l’oeil, Beaustickers, 26€ 21.Sac triceratops, Giles Deacon, prix sur demande

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Envie de s’évader ? Aujourd’hui, ce sera Cuba, non pas à travers la visite de la bien connue Havane, mais de sa consœur Santiago de cuba. Berceau des frères Castro et fief du communisme, elle vit et se réveille au son de la musique omniprésente dans toute l’île, se révélant à nos oreilles lors du « Festival del caribe », début

DIMANCHE 3 JUILLET

20h A peine sortis de l’avion, il règne une

chaleur humide et étouffante, de celle que l’on retrouve dans les pays équatoriaux. Il fait déjà nuit et malgré l’impatience de croquer cette ville à pleine dent, une bonne nuit de sommeil s’impose.

LUNDI 4

13h

Un brin de causette avec nos hôtes d’une «Casa particular» (où dormir, pour éviter les hôtels de mauvaise qualité) située dans l’ancien quartier bourgeois de la ville, un petit-déjeuner qui vu l’heure s’apparente plus à un déjeuner, et nous voilà partis. Au fil de nos promenades citadines, nous croisons Eliades Ochoa (du Buena Vista Social Club) et allons même jusqu’à imiter les prépubères se rendant au père Lachaise lâcher une petite larme sur la tombe de Jim Morrison, en nous recueillant sur celle de Compay Segundo.

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21h La faim nous taraude. Dans la rue des

cubains font la queue devant un kiosque ; nous découvrons alors ce qui sera notre met quotidien : le «bocadillo jamon y queso» ou sandwich jambon/fromage (le «pollo con arroz» étant le second plat le plus servi dans les restaurants). De notre point de vue de touristes, on sera surpris par les supermarchés en majorité vides où l’on ne trouve dans les rayons que le même produit par milliers ! Alors même que nous nous étions décidés à nous rendre vers le centre ville, des rencontres en chemin nous font découvrir notre quartier et nous finissons dans une boîte de nuit sans réel intérêt, «La esquina», piscine de l’hôtel mitoyen qui comme par magie s’ouvre pour les touristes alors qu’elle reste interdite aux cubains nous accompagnant. Une journée suffit pour que les différences de traitement que subissent les cubains sur leur propre île nous sautent aux yeux.


juillet. S’y retrouvent alors tous les musiciens des Caraïbes, y résonne leur musique, du reggaeton à la salsa, du compas au reggae… La ville s’anime, est en liesse : carnaval de rue, concerts improvisés… plus généralement, c’est la découverte d’une culture et d’un régime différent. PHOTOS & TEXTE : Céline Maguet

MARDI 5

10h

Visite de la ville en vieille voiture et vieille moto, recherche d’Internet, qui rame. Une page en 5 minutes nous rappelle où nous nous trouvons (les cubains n’ont pas accès au web, uniquement le droit d’avoir une adresse mail).

22h On s’enivre de mojitos accoudés au bar

« Las columnitas » (San Félix entre Carnicería y Enramada), nos langues se délient et notre espagnol, réminiscence scolaire, ne nous paraît plus si mauvais.

Mercredi 6

12h

Lézarder sur la plage et manger du cochon grillé.

23h

«Casa del caribe» (Calle 13 # 154 au croisement de la Calle 8 et de Vista Alegre) : Un groupe de reggae cubain nous enchante. Ca drague, ça fume, ça danse. SIMON(E) • 21


La pauvreté sévit sur l’île mais c’est une pauvreté particulière, de celle que seul le communisme peut engendrer : une véritable solidarité s’installe entre les habitants et un système D se met en place. Les images de l’époque faste sous Batista avec ses voitures américaines, ses cigares et son rhum qui coulait à flot nous

Jeudi 7

Vendredi 8

15h Gueule de bois du tonnerre (lendemain 16h

Cour de salsa (et 1, 2, 3 ,4 !) puis cotonneux, mais lendemain joyeux). Grâce «Castello del moro». à la connaissance d’une cubaine établie en France, un pan de la culture cubaine s’offre à nous : le syncrétisme, mélange entre autres 21h Nos jambes ne sont pas lasses et de vaudou et de christianisme. Nous sortons réclament de l’exercice. Boîte à salsa donc, de la ville, la route cahoteuse me rappelle mes que nous quittons assez rapidement puisque excès de la veille. L’oie que nous apportons s’y trouvent d’aussi piètres danseurs que nous au sorcier en offrande fait grise mine… je la malgré le prix élevé de l’entrée… bref, des comprends, le sort qui lui est réservé est peu touristes. Repli vers la « Casa de la trova » enviable. Au cours d’une danse en transe et (Heredia #208 entre San Pedro y San Felix) transcendé par le rythme des percussions et pour écouter de la trova, suivi d’une teuf dans la bouteille de rhum bu au goulot, le brujo le ghetto chez un cubain rencontré lors de nos pérégrinations précédentes. égorge l’oie et boit son sang chaud.

21h

Bien manger se révèle parfois être un plaisir clandestin. Restaurant de langoustines (ça fait partie de ces adresses qu’on se file sous le manteau pour aller déguster chez l’habitant : il était illégal d’en vendre, question de monopole étatique) puis mon lit, et rien d’autre.

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viennent à l’esprit et même si ces trois protagonistes ont toujours la part belle dans la tradition cubaine, les bâtiments un peu décrépis et les nombreux slogans nous rappellent que la révolution cubaine est passée par là et pourtant l’impression tenace d’être figé dans le temps perdure.

SAMEDI 9

11h

Visite de la ville en pousse-pousse et sueur du conducteur.

13h «Casa de la musica» (Corona nº 564 entre Aguilera y Enramada) et fête de départ chez notre professeur de salsa (officiellement arrêté pour le papier de circulation manquant, officieusement pour s’être trop accoquiné avec des touristes…).

Un conseil : dépêchez-vous, la levée de l’embargo n’est pas loin et Cuba ne sera plus jamais la même… SIMON(E) • 23



TEXTE / Béatrice Hugues ILLUSTRATION / LAURIE ORYAZUN

LE VILLAGE AUX LéGENDES On racontait beaucoup d’histoires dans ce village. Ce tout petit village d’une centaine d’habitants était en réalité un nid de contes et de légendes. On devait compter au moins deux légendes par personne. Sans compter celles des parents, grands-parents et même parfois des trois ou quatre générations précédentes. Légendes des temps anciens comme ragots de la veille, les histoires grouillaient, au détour d’une ruelle ou plus loin, dans les collines. Il y avait les légendes qu’abritait l’Eglise au-delà de la vallée, celles étouffées au fond de la grotte de l’Ours, celles emprisonnées dans la grange de la vieille à cinq kilomètres du village, celles qui s’échappaient de la forêt, le soir. Elles sortaient de partout. Il aurait pu exister dans ce village un dictionnaire des légendes. A : la légende de l’Arbre fou, B : la légende du Boulanger et du pain maudit, C : la légende du vieux coq. Etc. J’avais débarqué dans ce village à trois ans et j’y étais resté jusqu’à mes douze ans, quand mon père est décédé et que je suis parti vivre chez les parents de ma mère à Paris. Aujourd’hui, à soixante ans, pour la première fois depuis mes douze ans, j’ai décidé de revenir, sûrement pour retrouver un peu de mon enfance, mais surtout pour puiser une inspiration pour mon prochain roman dans cette source de contes. C’était une fin de septembre et je parcourais les ruelles, à l’affût de chaque endroit ou objet que je puisse assimiler à un souvenir. Je voulus faire un tour du village pour saluer les habitants que j’avais connu, mais le tour fut bien rapide. En effet, il était difficile de revenir presque cinquante ans plus tard et s’attendre à ce que rien n’ait changé. Pour beaucoup pour lesquels je demandais où

je pourrais les trouver, on m’indiqua le cimetière. Evidemment. Heureusement, quelques doyens trônaient encore sur le banc de la place publique l’après-midi, et, s’ils avaient tous perdu dents et cheveux, ils n’avaient perdu ni l’esprit ni la mémoire. Je commençais donc à passer du temps avec les anciens du village qui m’éclairèrent sur la situation de la femme du boucher, du fils du boulanger et la nouvelle vendeuse au magasin qui venait de la ville. Une fois les ragots écumés, ils entamèrent mon chapitre favori, les légendes. Ils me redirent celle de l’homme venu de nulle-part qui était reparti un matin d’hiver après avoir prévenu le village de la tempête qui les menaçait et les avait donc sauvés car les villageois avaient pu prendre des mesures de sécurité. Puis passées les histoires d’anges-gardiens, ce fut le tour des diablotins et mauvais esprits. Et petit à petit, ils se mirent à dessiner les limites du village en parsemant d’histoires chaque ferme, chaque belvédère et chaque vieux chêne. J’écoutais, assommé par la chaleur aveuglante qui rendait la place du village aussi blanche que lorsque la neige la recouvrait l’hiver. Je me dis qu’il ne me serait pas difficile de me laisser entraîner dans les douces divagations d’un village vieux de plus de deux cents ans et d’autant d’histoires et que je ne tarderais pas à trouver l’inspiration que j’étais venu chercher. Mais parmi toutes ces vieilles légendes, l’une d’elle m’intrigua davantage. C’était celle de la jeune femme qu’on appelait la biche. Cette histoire, c’est le vieil Albert qui me la raconta chez lui, près d’un feu en plein cœur de l’hiver, plaçant SIMON(E) • 25


ses cartes sur la table pour une nouvelle patience, l’air complètement détaché. Tu vois, mon petit, il y a longtemps dans ce village, il y avait un jeune garçon qui allait régulièrement dans les bois. On raconte qu’il y avait créé une amitié bien étrange. Il s’était fait l’ami d’une biche. Il y allait tous les soirs, dans ce bois. Il se cachait, personne n’a jamais pu le reconnaître. On dit même qu’il venait d’un village voisin. Il passait le plus clair de son temps dans le bois. C’était il y a une cinquantaine d’années, tu vois. Petit à petit, on parlait de plus en plus de lui. Enfin, c’est bizarre, quand on a commencé à parler de lui, il parait qu’il ne venait plus. Ou alors, se cachait-il encore mieux ? Et un jour, dans le village est née une petite fille. On dit que la mère, lorsqu’elle accoucha, vit une biche passer devant sa porte, la regarder et repartir dans le bois. Alors, la mère comprit… ce qu’elle voulait comprendre. Elle a raconté que la biche lui avait parlé. Que le garçon l’avait envoyée pour choisir sa promise. Et la mère a dit à sa fille, dès qu’elle fut en âge de comprendre, qu’elle était la promise du garçon des bois. Des années plus tard, lorsque la petite fille devint une femme, on lui parla de l’hommecerf. Oh, tu sais, dans notre village on aime les légendes, mais parfois, les légendes sont dangereuses. En fait, les légendes devraient naître bien après les hommes. Mais cette petite fille est née en même temps qu’une légende. J’ai bien pensé que ça leur passerait, mais sa mère, elle y croyait dur comme fer. Elle guettait le bois de sa fenêtre, tout l’hiver, en tricotant des chaussettes. Alors la fille, on l’a laissé croire à l’homme-cerf, comme toutes les petites filles croient au prince charmant. Mais le problème, c’est que quand elle fut en âge de se marier, sa seule réponse face à ceux qui l’auraient bien prise pour épouse fut « j’attends l’homme-cerf ». J’écoutai attentivement le vieil Albert jusqu’au bout. Mais je sentis un certain malaise naître en moi. Cette légende n’était pas comme les autres. En fait, elle était triste. Il ne me dit pas ce qu’était devenue la femme-biche. Et je n’eus pas le courage ou l’envie de le lui demander. Je rentrai chez moi ce soir, bien tourmenté. Tandis que je rejoignais l’auberge en marchant dans la neige, je tâchai de comprendre ma gêne par rapport à cette histoire. Pourquoi la trouvais-je particulièrement sombre ? Une fois dans ma chambre, lorsque de ma fenêtre, je distinguai le bois, tout m’apparut bien clairement. Tout me revint en mémoire. Je décidai de retourner voir le vieil Albert le lendemain pour lui demander qui était cette fameuse femme qu’on appelait la biche, si elle vivait encore, si elle était au village. Mais, le lendemain, on m’apprit que le vieil Albert s’était éteint dans son sommeil. Etait-il le seul à connaître cette histoire ? Non je ne pense pas, mais alors, qui d’autre savait ? J’attendis quelques jours avant de questionner les anciens du village à propos de la femme qu’on appelait la biche. Une après midi d’hiver, plutôt belle, alors que les 26 • SIMON(E)


a short story, LE village aux légendes vieux emmitouflés dans leurs manteaux étaient sur le banc de la place publique, je me joignis à eux et leur parlai de cette histoire. Ils firent mine de ne pas la connaître et me dirent qu’ils ignoraient tout à ce sujet. Mais je sentais qu’ils mentaient. Un jour cependant, l’un d’eux frappa à ma porte. C’était Maurice. Il me demanda s’il pouvait entrer, j’acceptai de bon cœur. Une fois chez moi, il me dit : Ecoute, on n’a pas voulu te parler de l’histoire de la femme qui attend l’homme cerf parce qu’on a un sentiment de culpabilité. C’est notre erreur en vérité… on ne raconte plus cette histoire parce qu’elle a fait trop de mal. Tu sais à quel point on aime les légendes ici, mais celle-ci, on ne l’aime pas trop. Elle nous a montré jusqu’où allaient nos fantasmes et ils sont allés trop loin cette fois. Nous, les vieux, on aime bien les légendes parce qu’elles créent une bulle autour d’un village, lui donnent un caractère et un passé, elles accompagnent, mais cette histoire, elle a justement privé quelqu’un d’une histoire. Elle vit toujours la femme-biche. Elle a presque cinquante ans maintenant et elle attend toujours son homme-cerf. Mais finalement, c’est peut-être à cause de sa sotte de mère ou bien la fille elle-même a-t-elle peutêtre l’esprit simple, mais enfin, nous les conteurs, on se sent un peu responsable et les légendes, on n’en raconte plus trop. Bon, je voulais que tu le saches et puis, comme ça, tu sais aussi, que cette histoire, il ne vaut mieux pas la raconter, et un jour, j’espère, elle tombera dans l’oubli. Le jour où je partis, pour de bon cette fois, de ce village, je la vis. Je suis presque sûr que c’était elle. Sur le banc de la place, seule, en train de coudre, avec la patience et la sérénité d’une femme heureuse et épanouie. L’étaitelle en vérité ? Ou bien était-elle toujours bercée par les vieux rêves dont elle avait été dotée à la naissance. Etaitelle de celles à qui il suffit d’avoir un espoir, impossible ou non, auquel s’accrocher pour toujours regarder devant soi ? Je la regarde. Elle s’arrête un instant de coudre et laisse son regard se reposer dans le lointain, ombrageant ses yeux de sa main pour se protéger de la lumière forte de ce début de mois de juin. L’attendait-elle toujours, cet homme-cerf à qui elle fut promise selon une légende oubliée ? Bien sûr, je ne lui dirai jamais que c’était moi, le garçon du bois, comment pourrais-je assumer une telle ingratitude ? Qui aurait pu imaginer, tout de même, que croiser une biche à l’orée du bois et tenter de la suivre comme n’importe quel gamin de onze ans, aurait pu décider du destin d’une jeune fille ? Voilà un épisode de ma vie bien ironique, j’étais venu pour trouver l’inspiration pour créer de nouveaux personnages et les lancer dans le récit de leurs aventures. J’étais loin de me douter que je me découvrirai moi-même personnage d’une histoire bien réelle et que j’avais malgré moi créé, dans cette réalité, une véritable héroïne de tragédie. SIMON(E) • 27


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http://catasters.tumblr.com http://animalsonskateboards.tumblr.com/ http://cuteboyswithcats.net/ http://crappytaxidermy.com/ http://sheeponmotorcycles.tumblr.com

NELLY HOFFMAN

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évocation de l’animal, de l’insecte, du poisson, de l’organique, du «vivant». Métamorphose sans règle, le vêtement devient réellement cette seconde peau fantasméE. Perdre les repères du corps et du vêtement pour une nouvelle hybridité à définir. / A.O

Direction artistique : Marion Kotlarski & Anais Obenson Photographe : Marion Kotlarski Réalisation : Anais Obenson assistante styliste : StEfany Turner modèles contorsionnistes : Emma, Élodie Chan, Marianne Chargois Make up : Yann Boussand Larcher Hair : Francois Cannizzo ÉLODIE MANTEAU DORA KELEMEN

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EMMA VESTE EN CUIR PYTHON PELLESSIMO

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EMMA VESTE EN CUIR PYTHON PELLESSIMO

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EMMA SERRE TÊTE DORÉ YOSHIKO CREATION Paris

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ÉLODIE VESTE DORA KELEMEN

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ÉLODIE SHORT ERIKA GAUDIN

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MARIANNE ROBE ERIKA GAUDIN

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EMMA JUPE REMI TROLEZ

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EMMA EPAULETTE EMILIE CARRÉ

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MARIANNE MANTEAU DORA KELEMEN

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ÉLODIE CORSET ANTOINE LEMAITRE

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EMMA ROBE ÂME SOEUR

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L'éTUDE SOCIALE ET COMPOR Un jour de la mi-juin ou mi-janvier qui vous semble comme tous les autres, vous prenez la direction d’un endroit sympa pour aller bruncher avec quelques amies, une impression d’étrangeté vous gagne et s’intensiFIe tout au long de votre chemin, et atteint son summum quand vous les retrouvez FInalement ; les cheveux autrefois lâches, dérangés, se font brillants et ordonnés, les lèvres molles ou indifférentes se font écarlates et avenantes, et pour FInir vous remarquez les chaussures rehaussées de plateforme des plus affolantes. Vous vous asseyez et tout semble plutôt normal, quoiqu’un peu intrigant, mais soudain le silence se fait et tous les yeux convergent vers un même point, vous regardez et c’est là que vous comprenez tout, cheveux lèvres sourires longueur de jupe pantalon en cuir et regard enFIévré,

la fashion week commence, et ils sont parmi nous. Et oui voici venir la période de l’année si intéressante pour toute (et tout) anthropologue urbain(e), on peut en effet y voir de toutes les espèces, de toutes les corpulences, à poils courts ou longs, de toutes les couleurs (on se souvient de la grande tendance albinos des saisons dernières qui a attiré l’attention des ethnologues en recherche d’originalité…) et de tous les comportements (arrivée croissante d’espèces particulièrement corpulentes agressives due aux lubies de certains créateurs…) La plupart resteront donc aux terrasses des bars

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ALEXANDRE GOLL

RTEMENTALE DES ANIMAUX DE MODE et cafés, ou en backstage des déFIlés pour regarder sagement, mais

comme au zoo, certains ethnologues turbulants ou particulièrement curieux ne peuvent pas s’empêcher de toucher (est-ce particulièrement condamnable, faut-il leur en vouloir ? autre question). Et pour ceux-là, il existe certains endroits particuliers pour assouvir leur curiosité, oui vous pouvez oublier pour plusieurs semaines vos idées de soirée «cocooning» ou «entre nous dans un appar » (à vos risques et périls de proposer, mais je vous assure que ça vous vaudra quelques regards surpris ou courroucés, comme si vous aviez dit que vous vouliez vous pendre ou arrêter vos études, et un téléphone qui ne sonnera plus beaucoup) et vous vous décidez à aller souvent au Pop’in, au Chacha , au Baron, au Pompon, au Carmen ou au Montana pour les plus select, aFIn de les voir dans leur milieu naturel. Mais attention vous n’êtes pas les seuls sur le coup, la concurrence est rude et tous les coups sont permis. Il est recommandé d’y aller bien « armé ». Pour les plus téméraires à la recherche d’espèces rares ou craintives, le braconnage hors des ces zones est aussi autorisé. Vous pouvez aussi afFIcher un orgueilleux rejet de la pratique et vous enfermer religieusement, chez vous, seul, en martyre « qui se respecte encore » comme diraient certains (récemment revenus des journées mondiales de la jeunesse) et ainsi vous couvrir du plus grand ridicule ou du plus grand respect selon les personnes.

La chasse est ouverte ! PARIS FASHION WEEK S/S 12 DU 27 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE.

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Combinaison Anne-Sophie Juste-Malmont Gilet sans manches Pellessimo Ceinture Justine Clenquet Boucles d'oreilles Philippe Audibert Foulard vintage

Photographe : Pauline Darley Stylisme : Laëtitia Mannessier Maquilleur : Mademoiselle MU Coiffeur : Chiao Shen Modèles : Anne Sophie Trébel et Angélique Hivert Assistante stylisme : Camille Anne-Louise Gorin Assistant photographe : Maxime Stange Merci à l’hôtel Placide et à Deyrolle

L’esprit de Jean de La Fontaine plane au-dessus de nos têtes depuis le Cours Préparatoire. Corbeau, renard, poule aux œufs d’or et cie, envers et contre tout à nous donner des leçons de vie. Replongeons-nous à travers ces quelques scènes photographiées, dans ce qui est au final en nous particulièrement ancré, LES FABLES. I’m up in the woodS. /C.ALG 46 • SIMON(E)


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Blouse Diane Cabasse Jupe Marine Kiv Fichu en dentelle Junko Shimada Gants courts Minna Parikka Parure en chaines Justine Clenquet

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Robe Anaëlle Péridot Parure en chaines Justine Clenquet

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Robe Ame soeur Bolero en plumes grises Pellessimo Perruches bague Yoshiko Creation Bijoux de tête Diane Cabasse 52 • SIMON(E)


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Bijoux de tête Diane Cabasse Veste courte Xuan-Thu Nguyen

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Veste manches courtes Lyubov Serre tête hibou Xuan-Thu Nguyen Bracelets manchette Philippe Audibert SIMON(E) • 55


Manteau Anaëlle Péridot Robe Ame soeur Gilet Marine Kiv Collier Dominique Aurientis Bracelet manchette Philippe Audibert

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Angélique Robe Ame soeur Boucles d’oreilles et bracelet manchette Philippe Audibert

Anne Sophie Robe en cuir et dentelle Junko Shimada Bracelet manchette Philippe Audibert Renard vintage

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Robe en voile Josep Font Parure en perles Marine Kiv Collier porté en bijoux de tête Dominique Aurientis Bracelet manchette Philippe Audibert

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simon(e) : Comment s’explique votre proximité avec des groupes phares des années 70 comme les New York Dolls ou les Sex Pistols ? JCDC : Je suis devenu très ami en 1972 avec Malcom Mc Laren, manager mythique et rouquin excentrique considéré comme le père du punk anglais. A l’automne 73, il est venu habiter chez moi avec les New York Dolls. Cela a été un bouleversement incroyable dans ma vie. Paris était privé à l’époque de ce nouveau genre musical. On commençait à peine à écouter Alice Cooper, mais on n’avait pas encore de groupe de Glam Rock dans l’hexagone, ce que l’on considère comme l’ancêtre de mouvement Punk. Pour être franc, vivre avec les New York Dolls chez soi était une assez difficile au quotidien. Tous les membres du groupe étaient habillés en fille (chaussures plateforme…) mais étaient totalement hétérosexuels. D’ailleurs, dès qu’une jeune femme passait, ils étaient tous à l’affût. En même temps, les jeunes garçons courraient aussi après eux. En 77, Malcom m’a présenté les Sex Pistols. J’ai commencé à lui rendre visite deplus en plus souvent à Londres. Une complicité est née. C’est à cette époque qu’il me parle pour la première fois des Stinky Toys, un groupe français qu’il avait fait tourner en première partie des Sex Pistols. Il me parle d’une musique qui sonne très bien et d’un type qui a une très belle gueule. Ce type, c’était Denis Quillard, alias Jacno. simon(e) : Comment avez-vous rencontré Jacno ? JCDC : J’ai connu Jacno un peu plus tard. Je suis tombé sur le très beau clip de « Rectangle », réalisé par Olivier Assayas, en allumant par hasard ma télé noir et blanc. J’ai été sensible à ces nouveaux sons car déjà à l’époque je mettais toujours de la musique électronique pour mes défilés et j’ai pris mon téléphone pour rencontrer ce garçon. Quelques semaines plus tard, il a fait un Olympia avec son groupe Elie & Jacno. C’était un concert avec Lio et Etienne Daho. J’ai confectionné un costume pour tous les deux. Pour lui j’ai imaginé un costume rouge sang avec une flèche en argent. Je me souviens de ce côté héros « Flash Gordon », retro-futuriste. Notre amitié a commencé là en fait. On est devenu très proches. Rapidement, je l’ai appelé mon petit frère.

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Jean-Charles de Castelbajac a reçu showroom pour nous présenter Un ultime hommage discograph visionnaire. Au milieu de la salle magnifique portrait en noir et blanc Retour sur un échange chargé d mémoire de Jacno, de la mode et de toute une époque.


simon(e) : Quels étaient vos points communs ? JCDC : J’ai toujours eu l’impression que Denis avait deux vies. Lorsqu’il m’invitait chez lui, je rencontrais ses parents qui étaient super conservateurs et qui portaient sur eux un coté « Versailles ». Cette dualité définit une partie de la personnalité de Jacno et a toujours influencé son travail. Dans beaucoup de ses mélodies on retrouve par exemple du Mozart ou des airs empruntés au classique. Plus j’ai appris à le connaître, plus j’ai constaté cette même dualité chez moi, moi qui viens d’une famille de militaires séculaires, et qui me suis toujours senti en marge de ma famille en choisissant un métier d’artiste. J ‘étais totalement apte à comprendre à la fois son côté Rock’ N Roll festif et la fracture, fêlure qu’il portait. C’est d’ailleurs sur ces fêlures que l’on construit des talents. C’est souvent la colère, le non consensuel, la rébellion qui détermine une personnalité.

Interview : Julien Garrec Photos : Romain Le Cam

reçu Simon(e) Magazine dans son résenter le projet Jacno Future. hique au compositeur salle se trouve d’ailleurs le blanc peint par le couturier. d’émotion, autour de la et de la musique…

simon(e) : Comment pourriez-vous caractériser cette nouvelle génération d’artistes qui voyait le jour à l’aube des années 80? JCDC : J’appartiens à une génération où très souvent nous pensions que pour créer il fallait se mettre en danger. Ca s’est avéré chez beaucoup d’artistes. J’ai perdu beaucoup de gens de ma génération, je ne suis pas triste ni mélancolique car je les porte en moi et ils sont toujours vivants au travers de mes projets. On a essayé pleins d’expériences hallucinogènes. On s’amusait beaucoup. Jacno était la figure de proue d’une génération que l’on a trop tendance à considérer comme pop. On croit que ces musiques néo joyeuses des années 80 correspondaient à un mode de vie. On s’était marré dans les années 70. Dans les années 80, il y avait un semblant insulaire de fête (le Palace). C’était finalement presque une danse macabre. Tous ses groupes étaient habités par un propos sombre. A cette époque, j’habillais entre autre Marie et les Garçons. Je me sentais plus proche du monde de la musique que du monde de la mode. Ce dernier dans l’idée du glamour. Moi ce qui me plaisait dans la musique, c’était l’idée du trouble. J’aimais créer des troubles. J’ai travaillé avec Basquiat, avec Robert Malaval… J’ai toujours aimé créer des ponts entre mon travail et les autres.

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«I change shapes just to hide in this place but I’m still, I’m still an animal nobody knows it but me when I slip yeah I slip I’m still an animal» Animal, Miike Snow PHOTOGRAPHE : Nastasia Dusapin REALISATION : Anais Obenson STYLISME : Laetitia Mannessier MODÈLE : Emma MAQUILLEUSE : Mylo COIFFEUR : François Cannizzo ASSISTANTE STYLISTE : Stefany Turner Merci à Léo et à la famille Robello. Manteau et pull Manoush Robe Ivana Helsinki

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Manteau Elodie Constantin Chemise Heimstone Tee shit vintage chez Kiliwatch

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Robe Roseanna Jupes en superposition vintage chez Kiliwatch

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Robe oversize et boots Manoush Jupe Heimstone Ciret et foulard vintage chez Kiliwatch

Chemise Heimstone Tee shift vintage chez Kiliwatch Pantalon Mal AimĂŠe? Boots Manoush

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Manteau Ă pastilles Elodie Constantin Blouse et jupe Roseanna Bonnet Manoush Chaussures Aldo

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Top Mal Aimée Jupe fushia Manoush Jupe léopard et leggings vintage chez Kiliwatch

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Robe Roseanna Jupes en superposition vintage chez Kiliwatch

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Manteau et pull Manoush Robe Ivana Helsinki Leggings Elodie Constantin Sandales Top Shop

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Gilet Moonchild Pantalon Mal AimĂŠe Leggings vintage chez Kiliwatch

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Veste et jupe vintage chez Kiliwatch Masque Xuan-Thu Nguyen Chemise Heimstone Minaudière Kobja

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Minaudière Kobja

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CENTRAL SAINT MARTIN’S GRADUATE ELITE Sept des derniers diplômés du Master Fashion Design de la Central Saint Martins school, dont sont sortis entre autre Alexander Mc Queen, Gareth Pugh, Christopher Kane ou John Galliano, se sont fait tirer le portrait de leur collection de fin d’année. Sept collections femme shootées pour la première fois... sur des hommes. /C.B RéALISATION, STYLISME : COLINE BACH PHOTOGRAPHIE : KEN KAMARA modèles: Dylan Oakes et Robert Monteiro @ D1 models Make up Artist : Namiko Takemiya coiffeurs : Takeshi Katoh pour Bumble & Bumble

et Atshushi Hayashi

assistant photographe: André Laing assistant styliste : Camille Grosperrin

shot at studio Monika in London

robe Faustine Steinmetz, col stylist’s own, creepers underground shoes

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IRENEO CIAMMELLA: Après avoir étudié le design d’espace puis la mode à Rotterdam en Hollande d’où il est originaire, Ireneo arrive en Angleterre en 2009. Il rentre la même année à la Saint Martins School en Master womenswear où il développe une esthétique pour les silhouettes graphiques et les matériaux nouveaux ou incongrus.

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01. ACCESSOIRE DE TÊTE Ireneo Ciammella, boucle d’oreille Ireneo Ciamella, harnais Jaiden RVA James, bandana & leggings vintage 02. ACCESSOIRE DE TÊTE Ireneo Ciammella, harnais Jaiden RVA James

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MARQUES ALMEIDA : Marta et Paulo forment le couple Marques Almeida dans la mode comme dans la vie. Ils se sont rencontrés au cours de leurs études de mode à Lisbonne et ne se sont plus quittés depuis, allant même jusqu’à présenter tous les deux le MA fashion de Saint Martins. Diplômés en même temps, ils ont depuis monté leur marque qu’ils ont présentée à la fashion week de Londres A/W 2011.

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01. veste, Robe, jambières Marques Almeida, courrone d’épines Lionel Giroud Garampon, collier Reid Peppard, chaussures creepers Undergound shoes 02. veste, Robe, jambières Marques Almeida, courrone d’épines Lionel Giroud Garampon, collier machoire Reid Peppard

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MYRZA DE MUYNCK: Originaire de Hollande tout comme Ireneo, Myrza s’est inspirée pour sa collection des robes des années 20, ayant comme modèles les créations de Paul Poiret, Coco Chanel ou Diana Vreeland. Elle a voulu reprendre les broderies coutures de ces années de faste en les réadaptant sur un vestiaire sportswear déjà à l’époque introduit par Coco Chanel elle même. Son chalenge était de mixer les tissus relativement «cheap» (selon ses propres termes) du sportswear, au côté luxe et précieux des broderies. Pari réussi. veste & pantalon Myrza de Muynck, harnais de bras Jaiden RVA James, chapeau haut de forme Asger Juel Larsen

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JULIA REIMANN: La collection de Julia, aussi juste en couleurs que bien coupée, pourrait faire penser par bien des façons à l’esthétique aiguisée de Balenciaga, l’architecture en plus. D’originaire Allemande, Julia est ce genre d’étudiante multifonctions qui épate toujours, lorsque l’on sait qu’elle travaille comme vendeuse chez Marc Jacobs dans les beaux quartiers de Londres tout en élaborant ses collections et en étant plébiscitée par un nombre incroyable de publications ( Nylon, Another mag...) En plus de ça, c’est vraiment une nana hyper sympa... robe Julia Reimann, CHAUSSURES RÉDACTION

creepers Undergound shoes, bonnet

DE LA

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FAUSTINE STEINMETZ : La frenchy de la promo a utilisé l’humour comme fil conducteur de sa collection, s’inspirant du personnage d’Alice dans le film éponyme de Woody Allen pour recréer une silhouette de «petite bourgeoise coincée dans son tailleur Chanel» en trompe l’oeil sur ses longues robes tee-shirt. Et ça marche. Ayant d’abord étudié la mode à l’atelier Chardon savard à Paris, Faustine passera par chez Jeremy Scott et Henrik Vibskov avant de décider que la Saint Martins l’attendait et de présenter le MA fashion en option prints. robe Faustine Steinmetz, creepers underground shoes 84 • SIMON(E)


RAFFALE ASCIONE : Raffaele a d’abord travaillé pendant un an comme designer chez Max Mara à Milan avant de gagner les rangs du MA fashion à la Saint Martins. Ses designs résolument féminins et empreints de toute l’influence de la femme italienne se sont déjà attirés les attentions de personnalités dont Lady Gaga qui lui a plusieurs fois commandé des pièces. Pour sa collection de diplôme Raffaele utilise la dentelle comme fil rouge de son travail sur des coupes ascérées et ultra graphiques. top, ceinture & pantalon Raffaele Ascione, ACCESSOIRE DE TÊTE Little Shilpa

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ANDREI AMADO : Né en Colombie mais originaire d’Allemagne, Andrei décrit sa collection comme un mix entre Olivia Newton John dans «Let’s get physical» et un singe qui fait de l’aérobic. Paradoxalement ce dernier se disait jusqu’alors avoir toujours été dégouté par la fourrure qu’il trouvait vulgaire. Le grain de folie créatif de la Saint Martins School est passé par là et la collection d’Andrei se décline en un facétieux mélange de fausse et vraie fourrure, teinte

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dans des dégradés de couleurs pastel et structurées par des tops en micro jersey qui viennent se positionner sur les robes. Au moment où nous écrivons ces lignes, Andrei vient d’être engagé pour une grande maison de couture italienne et a filé à l’anglaise... top Andrei Amado, jupe Andrei Amado,MASQUE ET COLLIER DE CHIEN DE LA RÉDACTION

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WILLIAM MANTEAU ET VESTE KIRSTY LONGMAN SHORT ET SAC À DOS CAPUCHE T LIPOP

PHOTOGRAPHE : CLEMENT VERGER REALISATION : LAETITIA MANNESSIER STYLISME : NOEMIE AL HOMSI illustration : Claire lupiac MODÈLEs: WILL HARGREAVES @ FM AGENCY, ELSA MAY MAQUILLEUSE : NAMIKO TAKEMIYA ASSISTANTE MAQUILLEUSE : MAYUMI USHIO ASSISTANT PHOTOGRAPHE : PHILIPPE CALIA ASSISTANTE STYLISTE : MARION THIBAULT

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Princesse Starla aimait bien petit ours brun qui lui même avait un faible pour Charlotte aux fraises : mais où sont passés les joyaux magiques ? Rendez vous sur la voie 9 3/4 . SIMON(E) • 89


WILLIAM T SHIRT 23 7 BY RICHARD BORGES T SHIRT WILLIAM RICHARD GREEN PANTALON ET SHORT KIRSTY LONGMAN

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ELSA VESTE ET ROBE KHRYSTYNA FOMENKO VESTE EN JEANS LEVI’S VINTAGE


ELSA VESTE ET ROBE KHRYSTYNA FOMENKO VESTE EN JEANS LEVI’S VINTAGE CHAUSSETTES ADIDAS VINTAGE

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WILLIAM MANTEAU TESSA EDWARDS CHEMISE KIRSTY LONGMAN SHORT T LIPOP COLLIER EVELIE MOUILA

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ELSA MANTEAU ET ROBE KHRYSTYNA FOMENKO VESTE NOUÉE BUKI AKIB

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WILLIAM MANTEAU ET VESTE KIRSTY LONGMAN SHORT ET SAC À DOS CAPUCHE T LIPOP


WILLIAM VESTE FANNY & JESSY, CHEMISE WILLIAM RICHARD GREEN PANTALON BUKI AKIB, CHAPEAU OURS CHARLES GARCIN CHAUSSURES UNDERGROUND MEN

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ELSA MANTEAU ET ROBE KHRYSTYNA FOMENKO VESTE NOUテ右 BUKI AKIB CHAUSSURES ATALANTA WELLER

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ELSA BODY TESSA EDWARDS COLLIER EVELIE MOUILA

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ELSA ROBE ET CHAUSSURES KHRYSTYNA FOMENKO VESTE NOUテ右 BUKI AKIB

ELSA BODY TESSA EDWARDS ROBE ALPHILD SARAH KULPER COLLIER EVELIE MOUILA

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ELSA ROBE ET CHAUSSURES KHRYSTYNA FOMENKO VESTE EN JEANS LEVI'S VINTAGE CHAUSSETTES ADIDAS VINTAGE WILLIAM VESTE FANNY & JESSY CHEMISE WILLIAM RICHARD GREEN PANTALON BUKI AKIB CHAUSSURES UNDERGROUND MEN

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WILLIAM T SHIRT 23 7 BY RICHARD BORGES T SHIRT WILLIAM RICHARD GREEN CHAPEAU JANE BOWLER

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WILLIAM PULL KIRSTY LONGMAN PANTALON KHRYSTYNA FOMENKO PLASTRON EN CUIR TESSA EDWARDS

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ELSA PANTALON TESSA EDWARDS T SHIRT ET CEINTURE VINTAGE PARURE EN PLASTIQUE JANE BOWLER

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WILLIAM PULL BUKI AKIB TRENCH NOUÉ DANS LA VIE PANTALON KIRSTY LONGMAN CHAUSSURES UNDERGROUND MEN SIMON(E) • 103


ELSA BODY TESSA EDWARDS ROBE ALPHILD SARAH KULPER COLLIER EVELIE MOUILA CHAUSSURES UNDERGROUD WOMEN CHAUSSETTES TOPSHOP

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D’un côté il y a les origines, Biarritz, le surf comme mode de vie. De l’autre, le présent, Paris, métro et ciel gris. Le résultat en est La Femme, groupe d’effrontés, qui prouve que les français aussi peuvent réveiller le paysage monotone musical actuel. Rencontre avec ces petits prodiges aux chevilles gonflées. SIMON(e): Comment est née La Femme ? la femme: C’était il y a un an et demi, on a arrêté les études pour faire un groupe, on ne savait pas encore lequel… A la base, on voulait faire de la musique de film, une copine à nous nous avait proposé de faire une musique pour son film de surf et c’est de là qu’a commencé ‘sur la planche’. Puis petit à petit, on a fait un myspace, on a eu de bons retours et des propositions pour le live donc on a formé le groupe pour la scène, c’est là qu’on a recruté Sam, Clémence et Noë. SIMON(e):Avez-vous poursuivi votre projet de faire de la musique de film ? la femme: Non pas vraiment, mais ça nous intéresse toujours vraiment, on voudrait faire la BO de Tarantino un jour. SIMON(e):Qu’est-ce qui vous inspire dans le cinéma ? la femme: Le côté étrange, les belles histoires aussi comme ‘Forest Jump’ et aussi le côté bizarre de Tarantino, Tim Burton… Après on kiffe aussi

Star Wars, les films un peu épiques. SIMON(e) :Quels sont les courants musicaux qui vous inspirent, les groupes, l’époque ? la femme: Globalement ce sont les années 60, les musiques surf, twist, yéyé, surtout françaises mais aussi américaines. Puis la fin des années 70, début des années 80 aussi avec le début de l’électro, des synthé. C’est surtout les groupes français comme Deux, Marie et les garçons, Jacno, les compiles Bip qui nous inspirent. On aime bien aussi le swing, le début du jazz… Un peu tous les styles en fait. SIMON(e): Votre style de musique a-til beaucoup évolué depuis le début ou gardez-vous la même direction ? la femme: On est resté sur la même direction, c’est-à-dire des guitares surf, un corps synthétique et des rythmes qui tabassent, un peu disco… On a évolué dans le sens où on a un peu plus concrétisé ce qu’on avait en tête. SIMON(E) • 107


SIMON(e): Est-ce qu’on peut qualifier votre musique de ‘new wave française’ ou ‘cold wave’ ? la femme: Dans un sens bien sûr, au même titre que tu peux dire de la ‘surf music’ ou ‘rock electro’ mais au final il n’y a pas de genre plus étoffé. Ca dépend vraiment des morceaux bien que la ‘cold wave’ reste une influence majeure. SIMON(e): La cold wave sans le côté dépressif… la femme: Méfie-toi ! Tu vas voir avec l’album, il y a plusieurs chansons plus sombres. On va sortir un ep où il y a une instrumental qui s’appelle ‘Paris 2012’ et une chanson qui s’appelle ‘From Tchernobyl with love’. Elle parle d’un liquidator qui fait un enregistrement avant de partir en disant à sa femme qu’il va bientôt rentrer, que tout va bien et qu’il l’aime. Dans le fond, c’est un peu triste car tu sais qu’il va mourir. En fait, c’est soit positif et joyeux, soit complètement négatif. On aime ces deux extrêmes et on pousse le délire au maximum. Même les chansons positives ne le sont pas complètement. Par exemple pour ‘Sur la planche’, on a voulu contraster avec le clip. On ne voulait pas d’un clip où les gens twistent sur la plage, un peu yéyé. On voulait une ambiance un peu bizarre, genre strange. SIMON(e): Pourquoi chantez-vous en français ? la femme: Parce qu’on est français. Et le français passait super bien aux Etats Unis, ça faisait exotique ! Il s’avère aussi que maintenant ils n’écoutent que les compiles ‘Bip’, les compiles ‘Femmes de Paris’, les trucs de twist et de yéyé. Ils écoutent beaucoup en français, ils en sont très friands. SIMON(e): On sent aussi qu’il y a tout un univers esthétique… Quelles sont vos inspirations dans l’art ? la femme: Les courants de l’architecture des années 80, le côté bizarre comme les lampadaires en boule… Le contraste entre le côté moderne aussi bien années 80 mais aussi perçu dans les années 1900-1920. Tout le côté aussi ancien de l’art nouveau et de l’art déco. Ce n’est pas encore visible mais on voudrait se focaliser plus dessus. Quand tu écoutes une chanson, tu peux facilement visualiser des images, c’est pour cela qu’on veut donner une espèce de pack shot global avec tout l’univers… Notre rêve serait de créer une ‘factory’. On cherche un endroit, une espèce d’entrepôt, une usine, un grand pavillon de banlieue où l’on puisse inviter tous les artistes qu’on a rencontrés, vivre tous dedans

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et faire plus de projets artistiques ensemble. On ne se dit pas musicien, on voit l’art dans sa globalité. Ca passe par du dessin, des films… On veut que La Femme ne se résume pas à 5 personnes qu’on voit en live. C’est plus de gens, on veut que ce soit plus que ça. SIMON(e): Le visuel de votre EP (référence à l’Origine du monde de Courbet) a beaucoup marqué les gens. Comment avez-vous fait ce choix ? la femme: Pour présenter La Femme c’était pour nous le meilleur choix. La chatte était neutre en elle même, c’est la chatte de base sans épilation, sans rien. SIMON(e): Est-ce qu’il y a des courants dans la mode ou des designers qui vous inspirent aussi ? la femme: J’ai vu récemment des défilés d’Alexander Mc Queen et je me suis dit qu’il y avait des trucs psycho dans ce qui se faisait maintenant… Après en mode, on adore l’esthétique années 20-30, les années 60 bien sûr ou encore les années 80. SIMON(e): Vous êtes quatre garçons et une fille, Clémence. Quelle est sa place dans le groupe ? la femme: Elle est chanteuse mais on a aussi d’autres chanteuses pour les live. Par exemple, elle n’est pas partie aux Etats Unis avec nous donc on a pris Pandora qui avait chanté sur des enregistrements à l’époque. Il y a aussi Megan, une américaine qu’on a rencontrée là-bas qui chantait en français en phonétique sans comprendre. C’est le concept à la base de La Femme d’avoir plein de voix différentes pour la spécialité d’une voix pour un type de chanson. Il faut se rendre parfois à l’évidence que sur certaines chansons, une voix de femme brute est plus efficace.

PHOTOGRAPHE: JEAN DU SARTEL MAQUILLEUR: YANN BOUSSAND LARCHER

SIMON(e): Vous avez fait une grande tournée aux Etats Unis. Comment s’est passé le voyage ? Quelles ont été vos motivations pour partir ? la femme: Les chansons étaient prêtes, on voulait avancer mais en France les choses prennent un peu plus de temps. En contrepartie, on avait rencontré des surfeurs à Biarritz qui venaient de Californie… On avait toujours rêvé, un peu comme tout le monde de faire des dates là-bas. Il nous ont invité à dormir chez eux et puis on a envoyé plein de mails à toutes les salles. On a eu 2/3 réponses, on a réussi à booker 6 dates avant d’y aller et puis là bas on s’est fait plein de contacts. On a aussi rencontré une bookeuse sur place qui nous a donc aidé à trouver de nouvelles dates.

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Une date débouchait sur une autre… Au départ, on a fait Los Angeles et San Francisco ainsi que des villes au Sud de Los Angeles, on y est resté deux mois, puis on a décidé d’aller à New York et Philadelphie. On a pris un train de 3 jours et on est parti là-bas pour le dernier mois… Notre visa touristique se terminait alors. SIMON(e): Quels sont vos meilleurs souvenirs ou quels moments vous ont marqué le plus? la femme: Il y a des villes qu’on a trouvées vraiment ouf comme San Francisco ou Philadelphie… Le train qu’on a pris aussi, on est passé dans des montagnes, des plaines, c’était l’Amérique. Il y avait des Amish dans le train et on s’amusait à les filmer pour faire une compilation par la suite… Un autre souvenir aussi, à Philadelphie, comme on n’avait pas la majorité là-bas, c’était parfois compliqué ou pas possible… On devait parfois partir immédiatement après nos concerts. Une fois, on est resté bloqué une heure à l’entrée car on a fait l’erreur de partir manger et la sécurité 110 • SIMON(E)

s’était mise en place, ils nous ont mis deux vigiles pour nous surveiller, même quand on allait aux toilettes. Il ne fallait pas qu’on fume de joints, pas qu’on boive etc. On jouait à 1 heure du matin donc on a fumé des clopes et bu du coca toute la soirée dans la cave. SIMON(e): Que tirez-vous de votre tournée américaine ? la femme: Ca nous a surtout permis de ne pas faire des choix trop vite car comme on était aux Etats-Unis, on répondait aux propositions qu’on verrait plus tard et du coup, on a rencontré d’autres personnes, eu d’autres opportunités… SIMON(e): Vous jouez également pas mal à Berlin ? la femme: On avait joué en Belgique puis on a voulu aller à Amsterdam puis à Berlin. A la base on avait qu’une ou deux dates prévues là-bas et puis finalement on a réussi à


jouer quasiment un soir sur deux sur 10 jours, on a du faire 7 concerts. SIMON(e): Vous entamez une tournée en France… la femme: On fait une dizaine de dates entre octobre et novembre, mais la vraie tournée sera après la sortie de l’album en janvier février. Une tournée d’un mois où on fera une date tous les jours avec un tourneur et tout le bazar. SIMON(e): Comment choisissez-vous les personnes avec qui vous travaillez, par exemple pour vos clips ? la femme: On fait généralement nous même les clips principalement. On a uniquement travaillé avec deux personnes extérieures. Irwin Barbé pour le clip de Françoise car on aimait bien ses photos, ce qu’il faisait. Pour le clip de ‘Sur la planche’, on était en Californie et comme on voulait plutôt une vidéo de surf, on a collaboré avec un réalisateur

qui avait notre âge mais qui était surtout concentré sur les films de surf. On a collaboré avec lui, on lui a dit un peu l’histoire, le mood qu’on voulait, on a fait les storyboard et puis on a réalisé avec lui. SIMON(e): Comment avez-vous vécu votre rapport avec les innombrables et très positives retombées presse ? Ca n’a fait qu’accroitre la demande pour les concerts. Je pense que ça a suscité aussi l’intérêt pour le milieu. Comment vous projetez-vous La Femme dans l’avenir ? On imagine être allés un peu dans tous les pays, que le disque soit sorti dans le monde… Puis faire d’autres albums ainsi que des clips à fond. Faire un film également et concrétiser notre projet de Factory, l’endroit où on voudrait habiter. SIMON(E) • 111


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ZOO signifie « animal » en grec. Malgré une évolution des pensées, l’éducation et l’opinion publique s’appuient sur ce qu’a écrit le grec Aristote au sujet des animaux. Ainsi l’animal se place loin derrière l’Homme dans la scala naturae (l’échelle de la nature), car l’animal est irrationnel. Pour nous, Zoo veut le plus souvent dire parc zoologique.

Photos et textes / Alexandre d’Audiffret Aquarium de Paris, France - juillet 2011

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Ane & Corbeau & Chien, Rishikesh, Inde – décembre 2009

Le principe d’un zoo est de profiter d’une promenade pour voir des espèces animales dont l’observation directe est difficile en temps normal. Troquer la forêt primaire des grands singes par quelques troncs et feuillages relèvent de la magie ! Ces enclos sont placés dans des allées, le tout est dessiné sur un joli plan. « Le Grizzli se trouve dans l’allée C, Monsieur ! » Le Zoo a donc une structuration purement mentale et logique. L’imprévu n’y a pas sa place. Le visiteur vient pour se promener, certes, mais aussi inconsciemment pour se prouver qu’en tant qu’Homme il domine et contrôle bien tout ce qui est animal. Ce visiteur sera capable de donner une cacahuète au pauvre et bel animal qui est offert en spectacle, comme beaucoup de nous donnerions une pièce au fou du village. Sans se 114 • SIMON(E)

soucier de la condition de l’Autre, mais seulement avec la satisfaction de se voir généreux. Le zoo a ses avantages. Le personnel est souvent très attaché à ces animaux, et eux-mêmes sont certainement attristés de les voir ainsi, vivre une vie d’ennui. La gestion de la reproduction des espèces en danger peutêtre vu comme quelque chose de très positif pour la biodiversité. Positif d’un point de vue scientifique et quantitatif tout au moins. Faut-il pour autant sacrifier la liberté et la vie d’un animal pour une expérimentation scientifique ou un programme de sauvegarde de l’espèce ? Le Zoo symbolise notre peur profonde de la Nature, et le contrôle que nous voulons prendre sur elle.


Vénération des rats, Rat temple, Rajasthan, Inde – décembre 2009

L’approche du monde animal est clairement différente selon les cultures. Ainsi la souvent très injuste culture Hindou, place la vache, comme un animal sacré. Pas de viande de Bœuf là-bas ! La plupart des Indiens sont végétariens et respectent les animaux presque autant que les cultures bouddhistes. Les aborigènes d’Australie, quand ils ne sont pas gangrénées par la boisson et la violence, se considèrent comme un petit élément de la Nature, une partie d’un Tout. Comme l’est notre pied envers notre corps. Pour eux, quand une autruche ou un kangourou passe dans le paysage, souvent désertique, la nature admet la nécessité et l’animal s’offre en don. Sans nécessité, point de salut. Tout acte de torture ou de saccage revient donc à se saborder soi-même, pour des raisons que notre esprit bienveillant s’appliquera à démontrer un jour prochain.

Il n’existe pas de réels problèmes liés à la consommation de viande animale, ou dans le fait de se couvrir de fourrure, mais il y en a dans notre manière de considérer et traiter l’animal. Comme une chose que l’on clone, que l’on parque dans un enclos tout juste plus grand que lui en attendant l’abattoir, que l’on frappe, que l’on torture. Dans la région de Salta, en Argentine, des rafles de chiens errants sont organisées, les indésirables sont brulés vifs. Le gouvernement local s’offre ensuite un clip télévisé pour nous montrer tout ça et se congratuler. L’animal n’est-il pas plus beau lorsqu’il est libre ? Les parcs naturels sont des lieux privilégiés pour approcher les animaux et les observer en toute liberté. Oui, les animaux sont bien des êtres avec une pensée et un cœur. SIMON(E) • 115


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Lion de mer, Iquique, Chili – septembre 2008


Vol en formation, Ile d’yeu, France – Juin 2010 Observations des baleines , péninsule de Valdès, Argentine – Aout 2008

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Lionne en chasse, avril 2010 Macaque au coucher de soleil, Rishikesh, Inde - décembre 2009

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Famille de chiens errants, décharge sauvage, Argentine – septembre 2008 SIMON(E) • 119


«Resting Moment» support pour se reposer les mains.

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Marina Andronescu SIMON(E) • 121


Marina Andronescu

Marina est plutôt très douée, c’est en tout cas comme ça qu’elle nous a été présentéS. Description très juste, elle entame d’ailleurs sa troisième année d’architecture à la Central Saint Martin School. Un beau portfolio, visuellement d’abord. Mais également une réflexion intéressante: Comment faire intervenir les sens

Clerkenwell, Londres, bâtiment dans lequel les passants font l’expérience du son à

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dans l’architecture. Comment faire interagir le corps avec un lieu. Comment créer et penser un espace qui rassemblerait tous les arts. Marina est de celles que l’on remarque, c’est un talent en devenir, et l’on espère voir ses idées se bâtir. /A.O

travers les matériaux, mais aussi de l’espace, le bâtiment devenant de plus en plus haut.

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«Forgotten Spaces» le Shoreditch Arts community Center, un centre accueillant diverses formes d’art

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SIMON(E): Pourquoi as-tu choisi d’étudier l’architecture ? MARINA: j’ai choisi l’architecture car ce sont des études qui combinent à la fois le côté artistique mais aussi le côté technique ce qui convient bien à ma personnalité. La raison pour laquelle j’ai choisi l’architecture est aussi parce que c’est une matière plurielle, ce sont des études qui ouvrent beaucoup de portes comme la mode ou les bijoux, c’est toujours un travail en 3D à une échelle différente. SIMON(E): Quelles sont tes sources d’inspirations ? Tes artistes, architectes, designers que tu aimes ? MARINA: Mon artiste/ architecte favori est probablement Lebbeus Woods, un théoricien et architecte qui ne prend pas forcement l’occasion de réaliser concrètement ses bâtiments mais dont les idées et le dessin me laissent à chaque fois sans voix. J’aime aussi des artistes comme Andy Goldsworthy qui utilise le medium simple qu’est la nature pour créer des oeuvres éphémères. SIMON(E): Que penses-tu de l’architecture à Londres ? Beaucoup de personnes la trouve repoussante, pourtant Londres a un charme particulier. C’est une ville très accueillante en comparaison de Paris par exemple. MARINA: À mon avis le mot qui définirait le mieux l’architecture londonienne, à l’heure actuelle, serait chaotique. Il y a de plus en plus d’architecture «high-tech» envahissant des quartiers historiques et parfois la combinaison ne fonctionne pas. Cela étant, je suis tout-à-fait d’accord sur le fait que Londres soit une ville accueillante et bouillonnante bien plus que Paris par exemple. C’est un peu le terrain de jeu des architectes. SIMON(E): Quels sont tes projets pour les années à venir ? MARINA: Mon souhait est pour l’instant de finir ma troisième année et d’intégrer un master à la Bartlett, UCL. Mais aussi de prendre le temps de réaliser des projets personnels en dehors de l’architecture.

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MATHILDE SOURDEIX

Mathilde c’est de la dynamite en barre. De l’excitation et de l’énergie à toute heure du jour et de la nuit. Un vent de modernité, façon EAst London, souffle sur cette ginger parisienne forgée par ses années à San Francisco ou son aventure chez Lina OstermaN. Libérée des conventions, son travail se situe entre le rétro et l’avant-gardisme, Entre couture main et impression numérique, Entre art et mode. /LM

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SIMON(E): Pourquoi as-tu choisi la mode ? mathilde : J’attache énormément d’importance à la singularité. Je trouve primordial que chacun ait sa propre personnalité, se différencie des autres. Une des pires choses pour moi serait la banalité. La mode permet ainsi de s’exprimer, de jouer avec son image selon ses humeurs et ses envies et d’ainsi déjouer les conventions. Il me semble que c’est pour cela que j’ai choisi la mode pour métier. SIMON(E): Est-ce que Paris te correspond comme ville pour la création ? mathilde : Paris ne me correspond pas vraiment en terme de création, un peu trop conventionnelle à mon goût et moins ouverte d’esprit que d’autres villes dans lesquelles j’ai eu l’occasion de vivre. Il est toutefois pour moi indéniable que les français ont une classe et un naturel inégalés. SIMON(E): Vis-tu dans une génération qui te correspond ? mathilde : Oui je pense... Autrement, je m’imagine parfois être née dans les années 60, la génération de mes parents pour le style de vie, des plaisirs plus simples, une meilleure manière de consommer et un monde aux relations moins superficielles. Mais aussi pour la musique et le cinéma de cette époque. SIMON(E): Le côté artisanal semble avoir une place importante dans tes créations. Comment l’expliques-tu ? mathilde : Je me passionne pour le « vintage » depuis que j’ai vécu à San Francisco. J’aime l’histoire que ces vêtements racontent, sentir et voir le vécu d’une matière, le style unique qu’ils donnent à une personne. Je pense qu’actuellement beaucoup de monde recherche « THE » pièce vintage et ne veut pas la même que son voisin. J’ai donc trouvé intéressant de mixer l’ancien au moderne en utilisant l’impression numérique, donnant naissance à des pièces uniques, originales et plus respectueuses de l’environnement grâce au recyclage matière. SIMON(E): Quelles sont tes sources d’inspirations ? mathilde : Depuis l’adolescence, je m’intéresse au « street style » et me suis toujours posée des questions sur les personnes que je croise dans la rue ; sont-elles heureuses? Quelles sont leurs envies ? Ont-elles des rêves ? D’où viennent-elles ? …etc Je dirais donc qu’une de mes principales sources d’inspirations est mes rencontres, toujours différentes, tant par leur style, leur personnalité ou ce qu’elles peuvent dégager. Je m’inspire beaucoup de chacun de mes voyages mais aussi de musiques, de cinéma, et de photographie.

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SIMON(E): Tes références dans la mode ou dans d’autres domaines ? J’admire le travail de Richard Wise et de son fils Cosmo qui sont de grands collectionneurs de vieux vêtements des années 1880 à 1930 en provenance des campagnes françaises et japonaises. Je n’avais jamais rencontré de personne possédant un style aussi singulier et ils ne cessent de m’inspirer. Ils lancent d’ailleurs actuellement leur marque De Rien à Los Angeles. Je rêve de faire la même chose qu’eux. Par ailleurs, j’écoute beaucoup le jeune groupe Thieves Like Us qui m’inspire plus chaque jour autant par son univers musical unique que par son univers cinématographique des années 70/80 que l’on retrouve dans chacun de ses clips réalisés par le chanteur Andy. Enfin, le pianiste allemand Jürgen Knieper qui compose pour le cinéma depuis 1971, possède un univers incroyable qui me transporte à chaque écoute.

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PHOTOS JAN EYTAN

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abadidabou@gmail.com / http://abadidabou.tumblr.com

sarah esteje SIMON(E) • 133


Sarah Esteje a étudié l’art, le graphisme, le dessin et la photo. Pluridisciplinaire, c’est une touche à tout qui a également essayé beaucoup d’écoles dont les Ateliers de Sèvres avant d’intégrer l’école des Gobelins en 2009..

Malgré ses qualités de photographe, ce sont ses illustrations d’animaux qui ont attiré notre regard. Hyperréalistes et réalisés au stylo Bic, elle effectue un travail sur la matière et les textures, étonnant. On ressent quand même l’influence de la photographie dans le cadrage original de ses dessins. A.O

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Extrait des carnets de croquis de Sarah Esteje.


SIMON(E): De tous les médiums possible, pourquoi as-tu choisi le dessin ? Surtout que tes dessins sont très réalistes.. SARAH: c’était le medium le plus «facile» on a toujours un crayon sous la main, j’aimais beaucoup dessiner des portraits dans des petits carnets que j’emmenais partout. Si mon style se rapproche de l’hyperréalisme, c’est peut -être parce que je n’ai jamais su choisir entre le dessin et la photo, c’est un bon compromis. Je dessine de façon si réaliste simplement parce que je prends énormément de plaisir à le faire.

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SIMON(E): Comment as-tu commencé ta série d’animaux ? SARAH: J’étais un peu lassée de faire tous ces portraits. Un visage, même s’il ne ressemble à aucun autre, techniquement parlant, c’est très répétitif. Je voulais dessiner de la matière, des plumes, des poils, des écailles, alors j’ai commencé par un coq, j’ai été la première étonnée du résultat au stylo Bic (je n’avais absolument jamais essayé) et j’ai naturellement continué la série. SIMON(E): Fais-tu parfois des illustrations plus abstraites ? SARAH: oui, ce sont toujours des petits dessins dans des carnets, mais ça reste très graphique. Il m’arrive parfois d’ouvrir un carnet, un stylo à la main, et de rester bloquée pendant 1h, ne sachant quoi dessiner, je finis souvent par gribouiller et arracher la page. Je dois sûrement me cacher derrière la technique, je cherche toujours à reproduire ce que je vois. Peut-être que ça me rassure. SIMON(E): Quels sont les artistes/ personnes/ choses qui t’inspirent ? SARAH: je ne saurai absolument pas en citer un en particulier.. je passe beaucoup de temps sur tumblr, je fouine beaucoup. Je passe des heures entières sur google à chercher des images, avec des mots clefs parfois complètement absurdes SIMON(E): Quels sont tes projets en ce moment et pour l’avenir ? SARAH: Je commence une série de portraits de famille, des années 30 aux années 60 que je trouve sur internet, je participe également à une exposition collective qui se déroulera au point éphémère en décembre. J’ai également des commandes pour des flyers, des illustrations de toutes sortes.. DE GAUCHE à DROITE / DESSIN / «Les Portraits d'animaux.»

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Quentin Legallo

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Marius & Léonie les créateurs de MAL AIMEE

Où vous êtes-vous rencontrés ? MARIUS

: A l’école, à Genève. Léonie

m’ignorait et elle m’exaspérait, avec ses airs de petite fille modèle. LEONIE : A l’école, je ne le regardais même pas. Il était prétentieux et hystérique.

Quel est votre plus beau souvenir en commun ?

MARIUS : Nos voyages au Maroc, dans ma fa-

mille. Nos baignades dans la piscine au milieu des crapauds. Les photos que j’ai prises d’elle à moitié nue. LEONIE : Nos escapades à Como, pour sélectionner les tissus de nos collections, et les bains à 2 dans des chambres d’hôtel improbables.

Quelles sont vos habitudes de petit couple ?

MARIUS : S’engueuler et regarder des Walt Disney.

LEONIE : Boire des Margaritas au Safran à la Perla.

Quels sont ses défauts les plus attendrissants ?

MARIUS : Les défauts de Léonie ne sont pas

attendrissants. LEONIE : Son homosexualité.

Où voyez-vous votre moitié dans 20 ans ?

MARIUS : Dans le Manoir que nous aurons

acheté en Irlande, avec notre fils, Jacquard, et des millions de chats et de loups. LEONIE : Sur une table d’opération, pour son 3ème lifting.

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1/

Un passé, un héritage. Une référence à se remémorer.

2/

Un présent encore peu populaire. Une expression alternative qui gagne à être connue.

3/

Un futur déjà bien établi dans le présent. L’évocation d’un succès qui perturbe ou qui émerge.

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1 Jacno

Denis Quillard, dit Jacno, avait fondé les Stinky Toys en 1976 avec Elli Medeiros, l’un des tout premiers groupes de la scène punk française. L’artiste avait enregistré son dernier disque, Tant de temps, en 2006. Un triste soir de novembre, une idée évidente jaillit. Rendre hommage à Jacno en chansons.

Julien Garrec

Né à Paris à l’aube des années 60, Denis Quillard a passé son enfance à écouter Mozart, Chopin ou Satie avant de découvrir le rock, et d’apprendre la batterie et la guitare. Il rencontre Elli Medeiros à Paris au lycée. Ils créent les Stinky Toys (les “Jouets Puants») et interprètent sur scène des chansons de David Bowie, des Stones ou des Who, ainsi que leurs propres compositions. Jacno se consacrera ensuite à la production, réalisant des titres ou des albums pour Lio (qui d’ailleurs lui apporteront le succès avec Amoureux solitaires), Etienne Daho, Daniel Darc, Jacques Higelin, et plus récemment Paul Personne. Devant l’enthousiasme général et le respect unanime, plusieurs générations de chanteurs sont réunies, faisant fi de tout ego ou impératif contractuel. Ainsi, un disque a pris forme sur l’air de je t’aime tant… De collaborateurs historiques ou ponctuels en admirateurs fervents ou à peine déclarés, c’est une frange d’artistes hexagonaux ou internationaux qui ont témoigné de l’importance fondamentale de Jacno qui révolutionna le rock français avec Stinky Toys, imagina une electropop made in France avec Elli & Jacno avant de se lancer en solitaire. Jean-Charles de Castelbajac, l’ami de toujours, a reçu Simon(e) Magazine dans son showroom, pour nous présenter le projet. Au milieu de la salle, se trouve le magnifique portrait en noir et blanc peint par le couturier. Il fera office de pochette de l’album. Jacno Future s’écoute autant comme un ultime hommage discographique au compositeur visionnaire que comme un album moderne à part entière. On compte parmi les participants Etienne Daho, Chateau Marmont, Katerine, Brigitte Fontaine, sa fille Calypso… Jacno Future, 2011 Polydor France

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2 Alexander

Mais qui est donc cet Alexander qui a fait siffloter bon nombre d’entre nous durant cet été avec son single «Truth» ? Un titre qui aurait pu faire parti de la B.O de Kill Bill ou d’un western spaghetti avec Clint Eastwood et Charles Bronson. Né à la fin des années 70 dans la Cité des Anges, Alexander Ebert a passé une enfance bercée par son père chantant dans la voiture traversant le désert brûlant. Des souvenirs qui marqueront à jamais sa musique, belle mais aride, avec le côté brut que peut avoir un bon western. Régulièrement repris dans des publicités (Canal +) ou encore dans des séries, Alexander est déjà bien connu des amateurs de folk indépendante, puisqu’il est le leader du groupe hippie Edward Sharpe & the Magnetic Zeros. Composé d’une dizaine de personnes, il sortira avec eux l’excellent «Up From Below». C’est suite à des problèmes de toxicomanie qu’il mettra un temps sa carrière entre parenthèse. On le retrouve aujourd’hui dans un album solo entièrement écrit et composé par ses soins. Inutile de vous dire que ça demande beaucoup de maîtrise, de passion et d’envie. Et quand en plus le résultat final s’avère être excellent, on ne peut que s’incliner. L’Américain livre une performance sincère et attachante sur lui-même. Un disque bien léché, rempli de belles ballades, légères, parfois brutes pour une courte parenthèse solo trop courte? Alexander Ebert prévoit déjà de retourner en studio, mais cette fois-ci avec sa fidèle troupe d’ hippie Edward Sharpe & the Magnetic Zeros pour enregistrer leur second album. La sortie est planifiée pour la fin de l’année. Alexander, Alexander, 2011 Rough Trade

Birkii

C’est par hasard que nos chemins ont croisé celui de Birkii cet été en Bretagne. On a récemment découvert cette jeune artiste sur la compilation Kitsuné Parisien avec le morceau Shade Of Doubt. Son clip, très frais, réalisé par le Collectif de Weimar avait retenu notre attention. L’heure est venue pour Birkii de donner ses premiers concerts… et de plancher sur un album. Birkii n’est pas tombée dans le monde de la musique récemment. C’est à 5 ans que ce joli minois a commencé à en jouer, armé d’un violon (pas encore d’un synthétiseur). Après avoir pratiqué durant des années du classique, Birkii a eu de plus en plus envie de toucher un nouveau public. Elle admirait, en parallèle et secrètement, les chanteurs pop. C’est grâce à sa colocataire de l’époque qu’elle franchira le pas. En lui empruntant son synthé, elle va naturellement composer ses premiers morceaux. Des amies entendent par hasard le résultat et l’encouragent alors à poursuivre dans ce registre. Ses compositions électro-pop réussissent l’entourloupe de l’apparente naïveté musicale. Toutes en finesse, à la Breakbot, elles retiennent l’attention du label Kitsuné en 2010. Un de ses morceaux se retrouvera même sur la compilation Kitsuné Parisien. Finaliste du concours musical du mois d’août organisé par les Inrocks (prix du public), Birkii continue à travailler pour nous enchanter encore et encore. Ses projets? Un nouvel Ep prochainement et un album, qui est d’ailleurs presque terminé. C’est Annorak qui s’occupe du mixage final. “Il est très talentueux et je suis ravie qu’il pose sa touche pro sur le disque”. On succombe à ses mélodies entêtantes sur Casio sk1. Vous aussi ? http://www.facebook.com/birkii SIMON(E) • 143


MARC BEYNEY-SONIER

1 Louise Bourgeois

La sculptrice plasticienne Louise Bourgeois est souvent proclamée comme une artiste inclassable, dans un mouvement artistique s’entend. Pourtant, elle sera une des plus influente, surtout en fin de carrière. Née à Paris en 1911, elle s’installe à New York dès ses 26 ans pour VIVRE avec son mari, l’historien d’art américain Robert Goldwater.

L’animal est tendance, dont acte. Fourrures, imprimés ou motifs, cashmere, laine ou cuir, l’omniprésence des animaux dans notre quotidien est avéré. Mais hors de la mode ou de nos assiettes – que les végétariens m’excusent – ou en simple objet d’affection –de compagnie ou empaillé -, l’animal dans l’art a été beaucoup traité. Passons le B.A-BA de l’histoire de l’art, sautons la période préhistorique, égyptienne ou même médiévale, dont les interprétations surannées ou aussi évidentes qu’inévitables donnerait au lecteur l’envie de bouder ma chronique (étant donné le nombre restreint de mes liseurs, je préfère en prendre soin). Passons au XXème pur et dur, faisons péter la contemporanéité. Et pour ce faire, pourquoi ne pas faire un focus sur l‘utilisation des animaux dans l’art par des artistes plasticiens, qui s’en servent pour S’exprimer 144 • SIMON(E)

Elle est décédée l’année dernière, le 31 mai 2010, l’occasion pour de nombreux néophytes de découvrir l’ampleur du travail de l’artiste, avec toutes les rétrospectives organisées, les parutions dans les divers médias, à titre posthume. Louise Bourgeois se base uniquement sur son vécu, son ressenti, avec un langage qui lui est propre. Elle se base sur la nostalgie, au sens premier, c’est à dire à la douleur, la mélancolie que lui ses souvenirs, en particuliers durant son enfance. Ce qui ne signifie pas pour autant que l’œuvre de la plasticienne ne soit que tristesse et amertume, mais juste un travail autobiographique qu’elle met en forme de manière aussi singulière que novatrice. L’exemple le plus connu, et qui concerne notre sujet du Zoo Issue, est sa sculpture « Maman », aka l’araignée géante. Elle explique sa création ainsi: «Ma meilleure amie était ma mère, elle était réfléchie, intelligente, patiente, apaisante, raisonnable, délicate, raffinée, indispensable, ordonnée et utile – comme une araignée.» Oeuvre emblématique de Louise Bourgeois, l’araignée est une figure maternelle, à la fois castratrice et protectrice, une figure ambivalente. L’omniprésence de cet animal, qu’il s’agisse des dessins jusqu’à la réalisation de sculpture allant jusqu’à neuf mètres, et surtout le souvenir maternel qu’il évoque pour Louise Bourgeois, impose une interprétation nouvelle du monde la sculpture, et fait de l’araignée le symbole de la mère rationnelle et rassurante.


2 Damien Hirst

En matière de traitement très particulier de la vision de l’animal dans l’art, l’anglais Damien Hirst excelle. L’artiste Londonien de 56 ans est connu en particulier pour sa série sur les cadavres d’animaux conservé dans du formol. Son oeuvre la plus célèbre et la plus controversée s’intitule Mother and Child Divided (Mère et enfant, séparés): une vache et son veau sont découpés dans le sens de la longueur - il faut d’abord les congeler pour que le travail soit propre - puis purgés et placés dans quatre vitrines remplies de formol. Son objectif : « que l’art soit plus réel que ne l’est la peinture ». Ses créations temporels (puisqu’organique donc inévitablement biodégradable). Peut être est-ce lié au fait d’avoir travaillé dans une morgue, en tout cas Hirst semble hanté par la morbidité. Malgré le scandale qu’il peut susciter, le travail de Hirst s’inscrit dans un mouvement. «Le mouton dans le formol, c’est nouveau, mais seulement à 20%. Les 80% restants peuvent être rattachés à la tradition pastorale anglaise, au romantisme victorien», analyse Rudi Fuchs, directeur du Stedelijk Museum d’Amsterdam. Le goût morbide de Hirst fait aussi de lui le digne héritier de Francis Bacon. Tout le monde n’est pas sensible aux oeuvres de Hirst. Il reçoit des lettres anonymes qui le traitent de «Dr Mengele du monde animal», bien que les vaches ou les moutons ne soient pas tués pour Hirst, mais déjà morts quand il les achète. L’une de ces missives dissimulait une lame de rasoir destinée à couper les doigts de celui qui l’ouvrirait. Outre les animaux, sa marque de fabrique, Hirst travaille sur plusieurs autres thèmes récurrents. Il s’est organisé pour produire, de manière semi-industrielle, quatre séries d’oeuvres. Il y a d’abord les papillons, très populaires parce qu’ils contrastent singulièrement avec les corps en décomposition ou les bêtes mortes. Titrée In and out of Love, la série se compose d’installations dans lesquelles les lépidoptères multicolores viennent se coller sur la peinture de toiles monochromes aux couleurs chatoyantes. Le résultat est superbe, mais, comme toujours, la mort rôde derrière cette beauté. Provocation ou véritable rupture d’un art qui confronte le spectateur, par le biais de l’animal, à cette vérité dérangeante de la mort et de la décomposition, Damien Hirst est néanmoins aujourd’hui est un des artistes le plus vendu et les plus exposé de sa génération.

3 Benjamin Shine

Le jeune londonien, Benjamin Shine a étudié AU Surrey InstituTe of Art et à la Central Saint Martins à Londres. Sa formation pluridisciplinaire lui permet de mixer divers supports (mode, textile, design) pour faire des créations tel SKOODY premier travaux de sa série d’accessoires fonctionnels. Créations qui lui permettrONT multiples collaborations avec diverses marques. Aussi connu pour son portrait d’Obama exposé au Moma que pour son portrait de Rembrandt fait en une pièce unique de tulle noire, le jeune artiste se permet aussi la réalisation de mobilier design ou de sculpture. C’est par le biais de la sculpture d’ailleurs qu’il crée l’éléphant taxi et l’éléphant chic destinés à une vente aux enchères pour défendre la cause de cette espèce. Exposées dans les rues de Londres, à taille réelle, le succès est à nouveau au rendez vous. L’utilisation animale cette fois ci est faite au sens premier, défendre la cause de l’animalmême. Le détournement est fait dans la réalisation, soit en le transformant en moyen de transport en conservant l’identité visuel des taxis Londoniens, ou stylisé d’un total look imprimé blanc et noir. Humour, donc, avec adresse toutefois, les éléphants ne sont pas ridicules mais véritablement beaux et imposants. Accumulation de prix, de récompenses, expositions, Benjamin Shine commence à peine à faire parler de lui, et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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1 Le Bestiaire

Dans cette collection de petits poèmes simples à première lecture mais en réalité subtiles, Apollinaire tente de reconstituer le rôle et la figure de l’animal dans le monde moderne, tout en lui laissant son aspect mythologique et symbolique. La tradition du bestiaire comme lien symbolique entre l’homme, les animaux et Dieu (ou les Dieux) vient de la mythologie grecque mais elle fut reprise au moyen âge par l’église catholique. Dans son Bestiaire, Apollinaire se réfère à deux traditions, deux religions, “du Thrace magique” au “beau poisson divin qu’est Jésus”. Ceci crée un lien entre l’homme du monde postindustriel et l’homme de toutes les époques. Dans le Bestiaire, (entre autres de ses œuvres), Apollinaire lie le personnel à l’universel, il crée un pont entre le quotidien et les bouleversements mondiaux qui avaient lieu alors. Les animaux tels que les puces, les poissons, les chats, sont placés dans des contextes mythiques et se voient conféré un pouvoir symbolique qui les élève au-delà de la normalité. Ceci incitant le lecteur à réexaminer le monde qui l’entoure. Le personnage d’Orphée, que l’on pourrait voir comme le fils figuratif d’Apollinaire, fait figure de prophète de l’ère moderne. A la fois réel et mythique, il nous invite à réfléchir sur notre expérience personnelle du monde et sur l’universalité de ces expériences. Si à l’époque d’Apollinaire la théorie de l’évolution était encore assez récente, l’homme du Bestiaire vient de, et fait partie de la nature. Il n’y a pas de rupture entre Orphée et les autres bêtes : le poulpe chante “ce monstre inhumain, c’est moi-même.” Mais les poèmes d’Apollinaire ne présentent pas que mythes et symboles, ils mettent aussi en avant le rôle changeant des animaux dans le monde moderne: le lion est tombé de la gloire à l’emprisonnement “en cage/a Hambourg.” Pendant le cycle des poèmes, le lecteur voit grandir un certain pessimisme, tandis que les représentations des animaux deviennent de plus en plus personnelles. Les femmes, les “sirènes” deviennent « oiseaux maudits » ou « Anges du paradis », l’hibou devient symbole de son “pauvre cœur” et les puces sont des “amantes.” Finalement Orphée – le prophète, la voix d’Apollinaire, et la voix humaine – pleure la “mort certaine” en décrivant l’ibis. Enfin, avec la bête finale, le bœuf, OrphéeApollinaire offre au lecteur de l’espoir face à l’aliénation du monde moderne, avec un retour à la religion (dont on doute toujours): “Nous revivrons .../Quand le bon Dieu l’aura permis.” / J. S.

John Sannaee Béatrice Hugues 146 • SIMON(E)

Guillaume Apollinaire : Le Bestiaire ou le Cortège d’Orphée


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2 La Ferme des animaux

La Femme du tigre

Un des plus grands livres du vingtième siècle, La Ferme des animaux est un chef d’œuvre qui force le lecteur à reconsidérer la nature humaine, les systèmes gouvernementaux et la politique. Dans cette satire de l’Union soviétique, Orwell n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il nous montre que le monde que nous habitons n’est qu’un zoo humain. En surface, l’histoire est celle d’une ferme dont les animaux expulsent le fermier tyrannique et tentent de reconstruire une communauté égalitaire, complètement utopique. Le récit s’appuie sur l’histoire de la révolution russe. Le parti communiste est représenté par des cochons : Boule de Neige est en fait Lénine et Napoléon, Staline. Pas à pas, l’utopie devient une dictature hiérarchisée, les cochons au sommet et les autres animaux soumis, presque esclaves. En choisissant de mettre en scène sa satire dans une ferme, composée donc de plusieurs espèces, Orwell représente toutes les nationalités, toutes les races, tous les rangs sociaux, et leur chute vers un enfer terrestre est une mise en garde pour nous tous. Plus explicitement, Orwell montre à travers des personnages non humains, que l’être humain n’est finalement qu’une autre espèce d’animal. Les principes du système utopique établi par les animaux après leur ‘révolution’ sont censés les distinguer des êtres humains. Pourtant à travers l’histoire du livre, les animaux – et surtout les cochons – deviennent de plus en plus semblables aux êtres humains – jusqu’au point où ils changent leurs propre condition: “Quatre pattes oui, deux pattes non!” devient “Quatre pattes bon, deux pattes mieux!”. Et les cochons commencent à adopter les habitudes humaines, en marchant sur deux pattes. En posant cette ressemblance entre l’homme et les animaux, Orwell alerte le lecteur. Il lui rappelle la réalité du comportement animal qui existe parfois chez l’être humain et lui conseille donc de ne pas ignorer ce qui se passe dans le monde, notamment en politique, de ne pas se comporter comme la plupart des animaux dans sa ferme, qui acceptent l’oppression et la condition d’esclaves. Il semble que finalement, après (et d’après) son importance comme mise en garde, la question posée par La Ferme des animaux est celle-ci: est-ce que nous, êtres humains, pouvons prouver que la devise, la citation la plus connue du livre est vraie ou fausse : “Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres.” C’est-à-dire, que sommes-nous? / J. S.

L’histoire commence dans un pays des Balkans, dévasté par un siècle de guerre, qui peine à se reconstruire. Natalia, jeune médecin, accompagnée de Zora, son amie d’enfance et camarade d’études de médecine, passent la frontière pour aller vacciner les enfants d’un orphelinat sur un territoire qui, il y a peu, était encore celui de l’ennemi. Lors de ce voyage, Natalia apprend la mort de son grand père, lui aussi docteur, avec qui Natalia avait une relation privilégiée. Au fil du roman, on suit l’histoire de Natalia, et à travers elle, évoquant son enfance, son adolescence, on entrevoit le pays en guerre. Mais elle nous fait remonter bien plus loin que sa propre enfance, elle nous mène sur les pas de son grand-père, qui, s’il lui a livré quelques secrets, comme celui de l’hommequi-ne-mourra-pas, a emporté avec lui dans la tombe l’histoire, bien plus importante, du tigre, de la sourde-muette et du petit garçon de neuf ans. En retrouvant le nom du village d’enfance de son grand-père, elle se lance sur ses pas et nous entraine dans son histoire. De chapitre en chapitre, le roman nous guide à travers différents personnages, différentes époques, et Tea Obreht nous fait passer du folklore à la réalité, avec une habileté impressionnante. On comprendra ce qui poussa son grand-père à se rendre quotidiennement au zoo pour observer les tigres, en amenant Natalia avec lui, ou bien la raison pour laquelle il possède toujours dans la poche de son manteau, le livre de la jungle auquel il tient tant. Les personnages qui apparaissent au fil du roman se voient chacun accorder une histoire, un passé, un destin et Tea Obreht ne manque pas d’imagination pour rendre ses personnages aussi riches les uns que les autres et leur faire abriter à chacun une histoire originale et passionnante. Une écriture sincère et singulière, ponctuée d’un humour subtile, lui permet tant d’aborder les peurs et superstitions de villages que la dure réalité guerre sans jamais tomber dans les clichés mais toujours avec une distance et originalité. Et bientôt, de ces histoires tantôt surréalistes, tantôt très crues, se dégage une vraie profondeur. Et bien sûr, la guerre, en toile de fond, que l’écrivain aborde par des points de vue surprenants comme cette image très forte des animaux du zoo, lorsque la ville est bombardée, qui se mettent à adopter des comportements des plus alarmants et à s’entretuer. Ou encore, lorsque Natalia, soucieuse des visites de son grand-père au zoo, décide avec ses amis de monter la garde et qu’ils revêtissent chacun, le déguisement de leur animal fétiche. / B. H.

George Orwell : La Ferme des animaux

Tea Obreht : La femme du tigre SIMON(E) • 147


1 Space Jam

Moins sexy mais plus fun que Qui veut la peau de Roger Rabbit, Space Jams accueille les animaux et personnages des Looney Tunes au sein d’une comédie on ne peut plus américaine : baseball, basketball, famille de blacks et les jeunes enfants qui vont avec, pom-pom girls, assistantmanager obèse et bien entendu gueststar du moment : Michael Jordan.

Laurie Mannessier

Du grand cinéma absolument pas commercial, donc. La trame de l’histoire est simple, puisque le public visé a en majorité moins de 10 ans : des vilains extra-terrestres tout petits dirigés par un gros très vilain extra-terrestre veulent coloniser la planète Terre pour en faire un gigantesque parc d’attraction et s’en mettre plein les poches. Pour négocier ça Bugs Bunny et ses potes proposent un match de basket-ball, sauf que les petits aliens chopent la force des plus grands joueurs de basket et deviennent carrément baraques. Du coup les Looney vont checker Michael Jordan, le font passer par un trou de golf, et le séquestrent gentiment pour qu’ils les entraine.Si vous voyez une contradiction quelconque dans l’attribution du rôle des méchants à l’extra-terrestre plein de gras et cigare à la bouche et sa bande de gnomes uniquement intéressés par le fric, rappelez-vous que le monde de la consommation n’est pas à une contradiction près (cf. le révélateur Dans la publicité de AntoninWaterkeyn sur Youtube). L’heure est au vintage et dire que la 3D c’est naze pour se croire différent c’est rigolo alors on n’hésite pas à retrouver la K7 qu’on matait gamins et le magnétoscope VHS qui va avec pour se re-regarder cette comédie capable d’amuser gentiment les 7 à 77 ans. Lola Bunny est bonasse, les muscles de Michael sont saillants, Daffy Duck est marrant et on se laisse tranquillement visionner ça comme un épisode de How I met your mother : avec le sourire. Bref, quand c’est dimanche et que dehors tombe la pluie, qu’en conséquence au zoo toute pourrie serait ta sortie, tel un enfant avec les Looney soit ami. Space Jam, Joe Pytka, 1995

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2 Kung-Fu Panda 2 Me At The Zoo

Po, adorable panda obèse parvenu à devenir incongrument Guerrier Dragon (oui c’t’un panda ET ALORS ?) dans le premier volet du dessin animé est à nouveau mis en scène ici avec une quête toute neuve : sauver une cité de la tyrannie et le monde de la soumission au Seigneur Shen, un vilain paon bleu-blanc-rouge (non, pas vraiment français) qui a mis au point l’arme terrible capable de décimer la planète : le canon. Cette mission se double pour Po de la recherche de ses parents biologiques : il s’est en effet rendu compte que son «père» était tout de même un canard et qu’il y avait là quelque part une incohérence mineure. Certes la recette nouvelle quête + quête intérieure superpsychologique est une recette classique pour un deuxième volet, mais n’oublions pas le nombre de «2» qui ont fait un bide : qui se souvient en effet de Mulan 2 ou Rox et Rouky 2 ? (Bon, qui se souvient de Rox et Rouky ?) Cependant DreamWorks remporte une fois de plus le pari, après Shrek 2 et Madagascar 2 qui ont tout deux été un succès, et leur impressionnante et infinie liste de dessinateurs, infographistes et autres collaborateurs que l’on peut observer lors du générique de fin propose une animation d’une grande qualité. Au-delà de l’humour, du côté attachant et enfantin du dessin animé pour enfant se glissent de nombreuses références au monde de consommation actuel : par exemple, des petits lapins crétins se glissent au coeur de l’action. Habile jeu entre les codes asiatiques antiques et une observation sur le monde capitaliste, Kung-Fu Panda 2 assure une vraie réflexion derrière un bon moment de plaisir et de spectacle. Et bien sûr, pas un humain à l’affiche, juste la jolie voix d’Angelina Jolie et une Mante capable de foutre à terre un éléphant. La classe.

Toute personne actuellement dotée d’Internet et d’une curiosité minimale pour Youtube et ses «hits video» connait celle de Chris Crocker, ce charmant jeune homme blond ET brun psalmodiant «Leave Britney alone !» devant sa caméra. La vidéo a fait le tour du monde, a été vue environ 270 millions de fois, parodiée sous toutes les formes possibles… Et dernièrement, un projet de documentaire a vu le jour via Kickstarter, site permettant de financer des projets par la demande de dons. Le but initial de 19 000 dollars a été atteint le 31 août dernier et s’est même élevé à quasiment 30 000 dollars pour 228 donateurs. L’intention du documentaire serait de retracer en s’appuyant sur le parcours de Chris («Leave Britney Alone !» est loin d’être sa seule publication funky) mais également des vidéos paparazziées de Britney Spears l’influence qu’a pris Youtube dans le monde actuel, et comment le marché de la vidéo Internet se développe à travers les chaines vidéo Youtube. Un projet innovant et dans l’air de son temps qui préviendra peut-être, et on l’espère sans flipper inutilement les vieux façon «parle pas à ta meilleure amie sur Msn c’est un pédophile !» ou encore «si y’a des meurtres dans les quartiers c’est la faute à Facebook», des dangers de l’exposition de soi chez les personnes les plus vulnérables… (cherchez «weird kid singing» sur notre serveur préféré et vous aurez un exemple des ravages. On ne se moque pas, on rigole.) Le trailer est riche et convaincant, quoiqu’un peu confus sur les codes adoptés pour la structure, mais on espère que le projet se concrétisera et qu’on pourra apprécier cette recherche approfondie sur le sujet. Thanks Christophe Rouquette Me At The Zoo, projet documentaire par Chris Moukarbel et Valerie Veatch, date de sortie estimée en 2012

Kung-Fu Panda 2, Jennifer Yuh, DreamWorks, 2011 SIMON(E) • 149


JAS-M.B// WWW.JASMB.COM WILLIAM RICHARD GREEN// WWW.WILLIAMRICHARDGREEN.COM AGI & SAM // WWW.AGIANDSAM.COM CASSETTE PLAYA// WWW.CASSETTEPLAYA.COM MATTHEW MILLER// HTTP://MRMATTHEWMILLER.TUMBLR.COM SHAUN SAMSON// WWW.SHAUNSAMSON.CO.UK JUNKY STYLING// WWW.JUNKYSTYLING.CO.UK KATIE EARY//WWW.KATIEEARY.CO.UK

Le london showroom a pris place durant la fashion week homme P/E 2012, en juin dernier. Y étaient présentés les jeunes talents de la mode masculine anglaise. Cette présentation a insufflé un vent de fraîcheur sur la capitale française et sa mode parfois trop prudente.Imprimés, matières innovantes, coupes révolutionnaires, les anglais ont cet avantage de n’avoir peur de rien.

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PHOTOGRAPHE: JEAN-PHILIPPE CHEMIN.

Ils vont de l’avant, ils s’amusent, ils créent et explorent au possible. Ils laissent derrière eux l’Histoire de la mode et ses règles parfois étouffantes. Entre Christopher Kane, Peter Jensen, Peter Pilotto, une vingtaine de jeunes créateurs, souvent à peine sortis de l’école, ont présenté leur(s) collection(s), nous en avons choisi huit. You better watch out, they’re real killers ! / A.O

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JAS-M.B

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WILLIAM RICHARD GREEN

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AGI & SAM

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CASSETTE PLAYA SIMON(E) • 153


MATTHEW MILLER

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SHAUN SAMSON

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JUNKY STYLING

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KATIE EARY SIMON(E) • 155


PHOTO DE ADELINE MAI

CONTACT: WWW.VAILLANTMAYEN.COM VAILLANTMAYEN@GMAIL.COM

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VAILLANT MAYEN VAILLANT MAYEN c’est l’association parfaite de Arnaud Vaillant et Sébastien Mayen. Un duo à la YSL-BERGÉ, (en plus beau, plus jeune et plus sain). Les deux garçons se rencontrent dans les couloirs de l’école Mod’Art. Arnaud étudie le Management de Mode et Sébastien le stylisme-modélisme. En plus de réunir toutes les compétences et qualités nécessaires à la création d’une marque, leur vision de la mode est compatible. À eux deux, ils développent un univers complet, minimaliste et plein de sens. S’il fallait les identifier, ils se placeraient entre Balenciaga et Martin Margiela. Ils ont le goût du vêtement bien fait à la française, ils apprécient la beauté du geste technique et ils veulent créer des vêtements intemporels./ A.O.

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Leur association donne lieu à une première collection pendant leurs études. LA LONGUE PROMENADE AVEC UN CHEVAL MORT, inspirée du livre de Francis Dannemark. Tout comme dans le livre, dans cette collection, il est question de silence et de jolie prose. Ne faisant pas les choses à moitié, c’est aussi l’histoire d’un voyage, jusqu’en Bretagne pour trouver des sabots de chevaux à partir desquels ils vont créer des chaussures. LA LONGUE PROMENADE AVEC UN CHEVAL MORT, PHOTO HUGO MAPELI

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Chose très rare, mais au talent on ne refuse rien, leur école leur propose un financement et un partenariat avec la Chine. Sébastien s’envole dans ce pays pour développer la COLLECTION CHINE. Il supervise une petite équipe et rêve de boutiques et de défilés. Pendant ce temps, Arnaud est à New York où il travaille pour Balenciaga. COLLECTION CHINE reste simple et minimaliste mais toujours avec ce souci du détail, de la perfection et de l’innovation. COLLECTION CHINE PHOTO ADELINE MAI

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Ils mettent notamment au point des robes “marelle”. À plat, elles se déplient, évoquant ce jeu pour enfants. La récurrence dans leur travail, c’est l’envie de proposer un produit qui dépasse les tendances. Pour eux, cela passe entre autre par la qualité.

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de gauche à droite COLLECTION CHINE ci-contre : LA ROBE MARELLE DÉPLIÉE

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Ils se retrouvent alors en France. Forts de leurs expériences passées, ils donnent naissance à la collection LE DINER. “Il y avait tous les matins du monde, et ces femmes que l’on ne présente plus. Il fallait leur donner la parole, les écouter pour mieux les comprendre. Sept d’entre elles ont accepté l’invitation. Elles ont écrit leur histoire, ou celle d’une autre. Elles se sont déshabillées. Nous les avons réunies autour d’un dîner, où chacune jouait son propre rôle. Enfin nous les avons rhabillées.” A.V et S.M À partir de ces textes, ils créent des silhouettes composées d’une robe de dessus qui représente ce que la femme veut projeter et d’une robe du dessous qui représente ce qu’elle est plus intimement.

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Puis ils mettent en scène leurs dîners et leurs vêtements. Ils ont le charme des grandes Maisons et de leur traditions, ils nous invitent dans leur univers emprunt de poésie et de douceur. Ils nous invitent à la réflexion plus qu’à la consommation. Perfectionnistes, ils repartent chacun de leur coté pour quelques mois apprendre, grandir et se nourrir. Ils reviendront ensemble pour un nouveau cycle.

Avec Vaillant Mayen, on assiste à la naissance d’une nouvelle Maison française. /A.O de gauche à droite LE DINER PHOTO HUGO MAPELI

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à gauche LE DINER, LES ROBES DE DESSUS LE DINER, LES ROBES DE DESSOUS à droite LE DINER PHOTO HUGO MAPELI

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NIELS PEERAER

«guess technology isn’t ready for pancake teleportation» Juillet 2010, International Talent Support #9, Trieste. Le microcosme de la mode découvre Niels. Avec une collection délicieusement dérangeante, il s’avérait déjà être le nouvel enfant terrible de la mode. On ne compte plus depuis les professionnels qui lui font confiance ou les parutions presse en cascade. De ses 5 awards lors du dernier défilé de la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers ou de ses collaborations avec l’explosif concept store RA, le jeune surdoué intrigue surtout. Sa sensibilité non conventionnelLE, entre magie féérique et glauque cynique, s’inspire et détourne la culture japonaise afin de proposer des créations hermaphrodites et délicates. Du génie. / L.M. 166 • SIMON(E)


master collection. 2010-2011 photography: Dirk Alexander models: olivier, ken, sang, davis

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PHOTOS / FRANçOIS ROCCI & PERCEVAL VINCENT www.what-percevalties-thinks.blogspot.com

A/W 2012

C’est l’hiver, tu es un homme, et niveau style vestimentaire, tu patauges sévère. Mais si tu savais comme tu as le choix ! Sois bobo mais pas trop, dandy 2.0, grunge dark, punk chic, Travolta version Barbapapa, militaire fantaisie, minet camouflé fan de Bowie (voire Potter), Ken judoka aux cheveux gominés jaunes fluo, globe-trotter cool et pragmatique, Captain Spock en trois-pièces revisités, fais de la superposition de base, ris jaune ou puise toute l’excentricité que tu pourras dans les années folles. Cherche-toi hombre, avec tout ça, tu as des chances de te trouver. /C.ALG

rynshu

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ehud

AGNès b

WALTER VON BEIRENDONCK

juun

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SONGZIO

STEFFIE CHRISTAENS

BORIS BIDJAN 176 • SIMON(E)


QUASIMI

ARNYS

THOM BROWNE

ISSEY MIYAKE

JULIUS SIMON(E) • 177


HAUTE COUTURE A/W 2012

COLLECTION HAUTE COUTURE automne-Hiver 2011/2012 L’automne-Hiver Haute couture 2011-2012 c’est toutes sortes de bleus, du cheveu haut, du chignon sage, de la robe de gala aux tons pastels, du look Camille et Madeleine de Fleurville (des petiteS filles pas si modèles que ça, sans folie)… pour le côté classique de la chose. Puis il y a les impertinents qui osent le volume, le lacé, la chaire apparente ou encore nous laissent choisir entre la femme fatale sortie tout droit d’un roman de sci-fi, arborant une banane frontale laquée à balle, bout des doigts gantés et make up agressif, et la femme perdue à mi-chemin entre Barbara pour le total look black et Mireille Matthieu pour la coupe au bol. Il va faire beau sur notre vie. /C.ALG Photographie par François Loock / yeti-vert@live.fr

STEPHANE ROLLAND 178 • SIMON(E)


CRISTOPHE JOSSE

MAISON RABIH KAYROUZ SIMON(E) • 179


BASILSODA

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IRIS VAN HERPEN

ELIE SAAB

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Cirque de la mode, jungle urbaine ou cabaret merveilleux... Appelez la semaine de la mode comme bon vous semble, son lot d’espèces rares règnera en maitre. Street style spécial london Fashion week. / L.M.

PHOTOS: Coline Bach

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pLAYLIST / Marc-Antoine Nys

Marc-Antoine Nys, qui officie tous les mois au Dôme du Marais pour la plus que fameuse Garçon-ière, nous A concocté la playlist Zoo.. Listen up baby !

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ILLUSTRATION / CLAIRE LUPIAC

“Cette playlist de rentrée comme un grand bestiaire ! Les Pow Wow ? Quand même pas... Mais de l’éclectisme, du flamboyant, du bric à brac electro-pop-disco, de sacréEs voix, des remix bien envoyés et même quelques oldies, et comme il ne peut avoir de playlist (ni de musique) sans Gainsbourg...”MA.N

Rainbowarriors - CocoRosie Jungle Pulse - Étienne Daho Iron - Woodkid Fistful Of Love - Antony & The Johnsons Un Petit Poisson, Un Petit Oiseau - Juliette Gréco Hard To Cry - The Bewitched Hands (On The Top Of Our Heads) I Cannot Think - Outliness Calgary - Bon Iver Me And The Devil - Gil Scott-Heron Rolling In The Deep (Jamie xx Shuffle) - Adèle Baudelaire - Serge Gainsbourg A Thing For Me (Breakbot Remix) - Metronomy Get Some - Lykke Li I Feel Better - Hot Chip Painted Eyes (Moonlight Matters Remix) - Hercules & Love Affair Chase - Giorgio Moroder

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MODE

Du 27 SEPTEMBRE au 5 OCTOBRE

Fashion Week Femme

A l’honneur, de nouveaux créateurs tels que : .2/10 19h : STEFFIE CHRISTIAENS .4/10 17h30 : SHIATZY CHEN Du 29 SEPTEMBRE au 2 OCTOBRE Rendez-Vous Femme / Salon d’exposition de marques de prêtà-porter féminin présentées dans deux espaces : L’atelier Richelieu et l’espace Evolution / WWW.RENDEZ-VOUS-PARIS.COM Du 30 SEPTEMBRE au 3 OCTOBRE

Première Classe (Session 2)

La suite du salon de la Porte de Versailles, se tient aux Tuileries avec comme spécialité les accessoires de mode. On pourra y découvrir de grands classiques mais également les nouveaux accessoires. Du 29 au 30 OCTOBRE

Salon du Vintage

Par Fatou Dem

La cité de la Mode et du design accueille la 8ème édition du Salon du vintage. Dans ce salon de vente de plus de 4000m2, vous pourrez shopper tous styles de vêtements et mobiliers de décoration vintage.

LES SEMAINES SPÉCIALES

DU 7 AU 9 OCTOBRE 2011 A shaded view on fashion film 4th edition: La quatrième édition de ce concours organisé par Diane Pernet prendra place au centre Pompidou ainsi qu’à la boutique “Éclaireur”. Au programme: projection, installation et performance. WWW.ASHADEDVIEWOFFASHION.COM DU 13 AU 16 OCTOBRE Fédération : Le magazine TSUGI célèbre à la fois son anniversaire et le lancement d’un numéro spécial consacré à la scène française indépendante. L’ouverture se fera à la Gaité Lyrique, puis les événements se poursuivront au Rex Club et à la Machine du Moulin Rouge. Il y aura entre autre Poyz and Pirlz, Dsl, Vitalic ou encore la team Sound Pellegrino. WWW.TSUGI.FR

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EXPOSITIONS Jeudi 15 SEPTEMBRE

Vernissage Céleste Bollack @ GALERIE L’ŒIL DU PRINCE. Cette jeune artiste vous fait découvrir son monde naif fait de portraits joyeux et d’animaux humanisés. Vendredi 30 SEPTEMBRE Vernissage Calixte, les oiseaux du firmament @ GALERIE HENRI COLLET D’impressionnantes peintures d’animaux sur des feuilles d’or. Lundi 10 OCTOBRE

Vernissage Yayoï Kusama @ CENTRE POMPIDOU, Une exposition centrée sur l’œuvre complète de cette

artiste

Du 20 au 23 OCTOBRE La FIAC / Comme chaque année, le plus important événement d’art contemporain de Paris investit les plus grands lieux de la capitale. Une multitude de salons off, comme par exemple le Chic Art Fair ou le Slick se dérouleront au même moment, faisant du mois d’ août LE mois de l’art contemporain. Du 21 au 24 OCTOBRE

Chic Art Fair

Pour sa seconde édition, Chic Art Fair nous présente une programmation artistique variée. En plus des galeries d’arts françaises et étrangère, ce salon nous présente des artistes indépendants ainsi que des acteurs de la street art. Le vernissage aura lieu le 20 OCTOBRE. WWW.CHIC-TODAY.COM Du 4 NOVEMBRE au 22 FEVRIER

Romy Shneider @ ESPACE LANDOWSKI et MUSEE DES ANNEES 30

Romy Shneider sera mise à l’honneur durant l’année 2012. Ce sera en effet le trentième anniversaire de sa disparition. De ses débuts d’actrice allemande à ses folles années de d’égérie parisienne, vous redécouvrirez son parcours atypique et extraordinaire. WWW.ANNEES30.COM

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SOIRéES

Vendredi 23 SEPTEMBRE Mix en Bouche @ LES GRANDES TABLES DE L’ÎLE SEGUIN. À l’occasion de l’inauguration du restaurant bio, architectural & éphémère, Les Grandes Tables de l’Ile Seguin, Mix en Bouche crée l’évènement et dégèle la Fête de la Gastronomie. Du bon, du son, du beau et du bar, tout un programme. WWW.MIXENBOUCHE.COM Vendredi 23 SEPTEMBRE

We Are Underage x Make Some noise @ LA CIGALE / Lorsque deux mondes se rencontrent, ça donne un mélange musicalement éclectique et varié. Après le succès de leur soirée à la piscine Molitor, redécouvrez Victor et Manaré, la nouvelle scène de DJ parisien, entourés par Busy P, Dj Medhi et Brodinski. WWW.WEAREUNDERAGE.COM (à confirmer) Samedi 24 SEPTEMBRE

Le Monde Merveilleux des Ambassadeurs @ LIEU SECRET Les ambassadeurs reviennent avec leurs soirées déguisées, cette fois-ci sur le thème de l’enfance. Plongez dans les contes de fées, un monde onirique et enfantin. Il faudra évidemment venir déguisé. Le lieu, toujours exceptionnel, sera révélé à la dernière seconde. WWW.LESAMBASSADEURS.ORG Vendredi 30 SEPTEMBRE

Breakbot residency @ SOCIAL CLUB

Breakbot invite Horse Meat Disco, Hey Today!... Vendredi 7 OCTOBRE GARCON-IÈRE @ DÔME DU MARAIS Vendredi 14 OCTOBRE

Analogic Party @ BATOFAR WWW.BATOFAR.ORG

Le Spot/ Le PetIt Trianon Le café est un lieu typiquement parisien, dont les autochtones ne pourraient se passer. Le petit Trianon est l’exacte idée que se fait le touriste de nos cafés, à la différence près que pour une fois, ce café est réellement fréquenté par les parisiens. Pourquoi ce lieu est-il si incontournable ? D’abord, le Petit Trianon a su jouer le code design de la brasserie ancienne tout en proposant un mobilier de notre temps. Ensuite, Olympe, le Chef, nous propose des produits simples, typiques et efficaces tel que l’artichaut breton ou encore le tartare. Il est agréable d’y manger avant d’aller à un concert, ou quand on est de passage dans le quartier. Enfin, l’ambiance y est étonnante. C’est la terrasse qu’il manquait au Boulevard Rochechouard. Des apéritifs y sont organisés tous les week end, parfait pour commencer une Pigalle night !! Ouvert tous les jours jusqu’à 2h du matin. 80 BOULEVARD ROCHECHOUARD 75018 PARIS 01 44 92 78 08//contact@letrianon.fr WWW.TRIANONCAFE.FR

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CONCERTS

Jeudi 29 SEPTEMBRE

Theophilius London & Live Band @ LA MACHINE DU MOULIN ROUGE Samedi 8 OCTOBRE

La nuit SFR live @ LA NEF DU GRAND PALAIS Avec entre autres SBTRKT(live), Cassius(dj set)… 18h00-6h00 WWW.LIVE-CONCERT.SFR.FR

Modeselektor(live),

Lundi 10 OCTOBRE

Soirée Klaxon @ LA LOGE

La scène de la Loge s’ouvre fréquemment à de nouveaux artistes. Vous pourrez découvrir Wladimir et Julia Cinna, deux talentueux auteurs compositeurs du moment. WWW.MYSPACE.COM/WLADIMIRPARIENTE WWW.MYSPACE.COM/JULIACINNA Jeudi 17 NOVEMBRE

Skrillex @ LA MACHINE DU MOULIN ROUGE

Sonny Moore , dj de L.A., a multiples facettes remet au goût du jour la dubstep. Apres des lives étonnants au Social, il jouera à la Machine avec Koan Sound. Mercredi 23 NOVEMBRE

Yuksek Live @ TRIANON

Yuksek nous régale d’un nouveau live, entouré par deux musiciens, dans cette belle salle du Trianon. WWW.SAVOIRFAIRECIE.COM/BOOKING/YUKSEK 13 DECEMBRE

Paul Kalkbrenner @ ZENITH DE PARIS

Le monument de la minimale allemande est de passage à Paris.

WHERE ?

LE BATOFAR QUAI FRANÇOIS MAURIAC 75013 PARIS LA CITÉ DE LA MODE ET DU DESIGN 34 QUAI D’AUSTERLITZ 75013 PARIS LE CENTRE POMPIDOU PLACE GEORGES POMPIDOU 75004 PARIS LA CIGALE 120 BLVD ROCHECHOUARD 75018 PARIS L’ESPACE LANDOWSKI 28 AVENUE ANDRÉ MORZET 92100 BOULOGNE LA GAITE LYRIQUE 3BIS RUE PAPIN 75003 PARIS GALERIE L’ŒIL DU PRINCE 17 RUE DES MOINES 75017 PARIS GALERIE HENRI COLLET 104 RUE DE LA TOUR 75916 LE GLAZ’ART 7-15 AVENUE DE LA PORTE DE LA VILLETTE 75019 PARIS LE GRAND PALAIS 3 AVENUE WINSTON CHURCHILL 75008 PARIS LA JAVA 105 RUE DU FAUBOURG DU TEMPLE 75010 PARIS LA LOGE 77 RUE DE CHARONNE 75011 PARIS LA MACHINE DU MOULIN ROUGE 90 BOULEVARD DE CLICHY 75018 PARIS LE MUSÉE DES ANNÉES 30 28 AVENUE ANDRÉ MORIZET 92100 BOULOGNE LE REX CLUB 5 BOULEVARD POISSONNIERE 75002 PARIS LE SOCIAL CLUB 142 RUE MONTMARTRE 75002 PARIS LE TRIANON 80 BOULEVARD ROCHECHOUARD 75018 PARIS LE ZENITH DE PARIS 211 AVENUE JEAN JAURES 75019 PARIS

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FATOU DEM

MAMAMUSHI

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NADIM MAKHLOUF & STEPHANE BOURBON DE PENTHIÈVRE


CARINE ANCEAUX

SALON WHO’S NEXT LES 3,4 & 5.09.11 photo/ MICKY

WWW.AQUOICASERTLESVOYAGES.BLOGSPOT.COM

LUDIVINE

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ANAIS & JULIEN MAGALHAES

ALEXANDRE GOLL

Marc aurèle de courbevois

MARC BEYNEY SONIER & JEAN DU SARTEL

NELLY HOFFMANN

X ISSUE PRIVATE PARTY SIMONE’S HOME LE 9.06.11

LAETITIA & JASMINE PELLEGRINO

LAETITIA

THOMAS AOUSTET

JEAN PHILIPPE CHEMIN

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JOHN SANNAEE


SOIRÉE RAISE MAGAZINE DÔME DU MARAIS LE 19.08.11 photo/ FATOU DEM

CARINE & PAUL

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Priscilla Miegemolle Dimé & Sébastien Dégut

FATOU DEM

HARVEY AMBOMO

Mr RON

BBQ ELECTRO LE PORT DU LOUVRE LE 10.09.11

photo/ PRISCILLA MIEGEMOLLE DIMÉ - TOOTHPASTE KISSES

shinobi shinobi

SOLANGE KNOWLES

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LINA & ELSA AVIATION STREET

JOHN SANNAEE & YOHANNES BÖHL

NOUVELLE SAISON CURIO PARLOR LE 16.09.11

photo/ LAETITIA & ANAIS

SYLVAIN

SOLANGE KNOWLES

ROMAN

JULIEN GARREC & LA BARONNE DE BARONNIE

MARDI MC FLY SOCIAL CLUB LE 10.07.11

photo/ VALENTIN LE GOFF

DJ MEDHI

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TEXI LATEX

ÉTÉ D’ AMOUR

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198 • SIMON(E)

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dĂŠcembre 2011 www.simone-magazine.com


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