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BlackBerry arrête les frais dans le mobile

Le pionnier du smartphone veut se consacrer exclusivement aux logiciels et aux services pour la mobilité.

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Le dernier modèle de la marque, le DTEK50, sorti cet été, était déjà conçu en grande partie avec TCL, le fabricant des mobiles Alcatel.

Par Romain Gueugneau

Publié le 28 sept. 2016 à 18:26

BlackBerry, c’est fini. Ou du moins le BlackBerry que tout le monde connaît, rendu célèbre par ses fameux terminaux avec le clavier physique et la mollette centrale pour naviguer. Celui qui fut jadis le numéro un mondial du smartphone a annoncé mercredi qu’il allait stopper la conception et la fabrication de mobiles. BlackBerry ne va pas pour autant disparaître du marché. Des terminaux de la marque seront toujours fabriqués et vendus, mais par des sous-traitants.

Un premier partenariat a été conclu avec la société PT Tiphone Mobile Indonesia, filiale du principal opérateur télécoms indonésien. Baptisée PT BB Merah Putih, elle exploitera la licence de marque BlackBerry dans le pays. D’autres accords de ce type pourraient être signés avec d’autres partenaires à l’avenir. « BlackBerry, ce n’est plus seulement des téléphones intelligents, mais bien l’intelligence dans les téléphones », a commenté, philosophe, John Chen, son PDG. L’entreprise va désormais se consacrer exclusivement à la fourniture de logiciels et de services autour de la mobilité .

L’annonce n’est pas une surprise. Star du mobile il y a dix ans, BlackBerry a quasiment disparu des radars aujourd’hui, victime du succès de l’iPhone et des écrans tactiles en général. Selon Gartner, la marque pèse à peine 0,1 % du marché, avec 400.000 terminaux vendus au deuxième trimestre, soit moitié moins qu'il y a un an...

« Ce n’était pas tenable »

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Le premier coup de semonce fut donné en 2013 lorsque le canadien décida de se retirer du marché grand public pour se focaliser sur les entreprises. Deux ans plus tard, BlackBerry fit un nouveau pas de côté en embarquant pour la première fois Android, le système d’exploitation mobile de Google, dans certains de ses terminaux. Cet été, il annonça, au grand dam des « Crackberries », la communauté de fans de la marque, la fin de la fabrication du Classic, son modèle iconique. Enfin, son dernier appareil, le DTEK50, sorti au mois de juillet, fut l’oeuvre d’une collaboration poussée avec le fabricant des smartphones Alcatel, le chinois TCL.

« Ils auraient dû prendre cette décision depuis longtemps. Avec de si faibles volumes, ce n’était pas tenable », estime Carolina Milanesi, analyste chez Creative Strategies. A l’instar d’une autre gloire passée du mobile, Nokia, il n'est jamais facile pour une entreprise de renoncer à ce qui fit sa renommée et sa fortune.

Malgré tous ses efforts, John Chen, nommé il y a trois ans à la tête du groupe, n’a jamais réussi à rentabiliser l’activité Mobiles, devenue moins importante en termes de chiffre d’affaires que le logiciel et les services, et qui n’a cessé de plomber les comptes. A l’issue du trimestre clos le 31 août, l'entreprise a ainsi vu ses revenus divisés par deux par rapport à la même période l’an dernier (334 millions de dollars, dont 105 millions venant des terminaux), pour des pertes nettes de 355 millions.

Débarrassé de ses terminaux, BlackBerry va pouvoir investir tout son temps et ses ressources dans le logiciel. La firme canadienne a multiplié les acquisitions dans le domaine depuis deux ans pour étoffer sa gamme de solutions de sécurité et de gestion de flottes de mobiles.

La Bourse a applaudi cette clarification stratégique mercredi. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant. « La concurrence est rude. Samsung et Android accélèrent aussi dans le domaine du logiciel et des services pour mobiles », rappelle Carolina Milanesi. La nouvelle vie de BlackBerry ne sera pas forcément de tout repos.

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