La neuvième édition du festival de polar de Pau, Un Aller-retour dans le noir a lieu ce week-end. Thème de cette année : "le Noir à la ville et aux champs", rencontres et débats autour de 27 écrivains étrangers et français. Sans oublier les lectures des auteurs embarqués à bord du funiculaire qui mène au salon.
Connaissez-vous le prix Marianne-Un aller retour dans le Noir ? Peut-être. Peut-être pas. Maigre consolation à l'heure des restrictions en tous genres, la France a en abondance des prix littéraires. Celui-ci a encore le teint rose d’un chérubin et à peine deux ans d’existence. L’an dernier, le jury- dans lequel ne figure aucun maison d’édition- avait couronné un auteur nigérian, Leyle Adenle, dont le roman, « Lagos Lady » (Métailié) correspondait en tous points aux ouvrages que nous souhaitons défendre : en prise avec le réel mais sans jamais perdre de vue que la littérature a ses propres contraintes et qu’un livre, selon le souhait de Kafka, doit « piquer » et « mordre ».
L’écrivain primé cette année - et dont le nom sera dévoilé samedi 30 septembre - n’a jusqu’à présent jamais été retenu sur les listes des prix « établis » mais pourrait en remontrer à bien des Goncourt ou Renaudot dont on a déjà tout oublié, de la première à la dernière ligne. Et il en va ainsi avec nombre des 27 auteurs présents ce week-end à Pau pour la neuvième édition d’un festival qui, parti de rien, a imposé sa marque-la littérature plutôt que les mondanités- avec pourtant guère plus de moyens. C’est le cas de la Canadienne Andrée A. Michaud, super star dans son Québec natal et dont le « Bondrée (Rivages) fût une des révélations de la rentrée 2016, de sa compatriote anglophone Emily St John Mandel, co-présidente du festival aux côtés du Nordiste et néo-Toulousain Pascal Dessaint, des Américains Peter Farris et David Vann (Médicis étranger en 2010, tout de même, pour Sukkwan Island) ou des Français Antonin Varenne-le chef de file du livre d’aventure dans nos contrées-et Franck Bouysse, dont le tout récent « Glaise » (voir Marianne n¨1068) confirme les promesses des précédents ouvrages, « Grossir le ciel », et « Plateau » entre autres. La littérature du monde s’édite de plus en plus en province, s’écrit aussi bien dans un coin perdu des Appalaches que dans la campagne du Limousin et ce week-end se célèbre loin des salons de deux ou trois arrondissements parisiens.
Programme complet sur www.unallerretourdanslenoir.com
