La Chine a révélé, mardi 16 avril, la structure de son armée dans son "Livre blanc de la défense", le huitième depuis 1998, selon l'agence officielle Chine nouvelle, tout en s'inquiétant de la présence croissante des Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique.
Pékin, dont la modernisation militaire et les prétentions maritimes inquiètent ses voisins, dispose pour l'armée de terre, selon le document, d'"unités opérationnelles mobiles", plus des divisions opérationelles indépendantes (brigades), avec un total de 850 000 hommes, dans sept régions militaires (Pékin, Nankin, Chengdu, Guangzhou, Shenyang, Lanzhou et Jinan). La marine a, elle, 235 000 hommes pour ses trois flottes (mers du Nord, de l'Est et du Sud) et peut compter, depuis septembre 2012, sur son premier porte-avions. L'aviation est composée de 398 000 hommes avec sept commandements.
Le document décrit par ailleurs le rôle de la deuxième force d'artillerie, qui comprend les forces nucléaires et les missiles conventionnels. Elle est, selon ce livre blanc, au cœur de "la dissuasion stratégique" et a pour "première responsabilité d'empêcher les autres pays d'utiliser les armes nucléaires contre la Chine et de mener des contre-attaques nucléaires et des frappes de précision avec des missiles conventionnels".
Selon les médias chinois, c'est la première fois que l'armée dévoile son organisation, un signe, selon eux, de la volonté de transparence de l'armée. Les pays occidentaux ou le Japon ont critiqué à plusieurs reprises l'opacité du budget de la défense, qui s'est élevé officiellement en 2012 à plus de 76 milliards d'euros, en progression de 11,2 %.
"SITUATION PLUS TENDUE" EN ASIE-PACIFIQUE
Le document du ministère de la défense chinois relève également que "la région Asie-Pacifique est devenu progressivement une zone importante pour le développement économique mondial et l'interaction stratégique entre les principales puissances". "Les Etats-Unis ajustent leur stratégie sécuritaire en Asie-Pacifique et le paysage régional connaît des changements profonds", souligne-t-il. Sans citer nommément Washington, Pékin ajoute que "certains pays ont renforcé leurs alliances militaires en Asie-Pacifique, étendu leur présence militaire dans la région et rendent fréquemment la situation plus tendue".
Le texte mentionne aussi les tensions croissantes en mer de Chine, affirmant que "certains pays voisins prennent des décisions qui compliquent ou exacerbent la situation, et le Japon crée des problèmes sur les Diaoyu", des ilôts inhabités convoités par Pékin, mais contrôlés par les Japonais, qui les appellent Senkaku.
Connu comme la stratégie du "pivot" vers l'Asie, le recentrage de la politique extérieure américaine inquiète les Chinois, qui voient d'un mauvais œil des rapprochements entre Américains, Vietnamiens et Philippins. Ces orientations nouvelles "ne sont pas conformes aux temps présents et ne mènent pas au maintien de la paix et de la stabilité dans la région", a jugé mardi le porte-parole du ministère de la défense chinois, Yang Yujun.
Lire : "Des navires chinois pénètrent dans les eaux des Senkaku/Diaoyu"
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