Dans la rue contre les ordonnances Macron et pour préparer les prochaines luttes
1 200 bon poids selon la police, plus de 5 000 selon les organisateurs : au-delà de la traditionnelle querelle de chiffre, la manifestation d'hier midi entre la place Arnaud Bernard et le monument aux morts aura au moins démontré qu'après les trois rassemblements des 12 et 21 septembre puis du 10 octobre, l'opposition politique et syndicale aux ordonnances Macron continue de mobiliser en demi-teinte. Sans doute pas autant en effet que le souhaitaient la CGT et Solidaires, à l'origine de l'appel national. Mais suffisamment «pour ne pas s'avouer vaincus face aux ordonnances qui organisent la casse du Code du travail, parce que de toute façon, il y aura d'autres combats». Pour Bernard Dedeban de la FSU, comme pour Christian Terrancle de Solidaires «l'important c'est d'être là pour montrer que l'on ne lâche pas le morceau». Le cortège toulousain, où l'UNEF, la FSU et l'Union des étudiants (UET) avaient choisi de défiler en tête aux côtés de la CGT et de Solidaires était d'ailleurs riche de promesses à venir. Aux côtés des deux grandes centrales un fort contingent de jeunes gens s'est rassemblé derrière la banderole du Mouvement des jeunes. Arborant masque vociférant d'un Macron en Campagne, ou calicots à la gloire ironique du «Travail famine pâte riz», cette manif dans la manif est venu prendre date. «Le quinquennat démarre, nous avons tout notre temps. Étudiants et lycéens sont prêts à descendre dans la rue pour s'opposer à la sélection à la Fac et au manque de moyens dans les universités. Nous ne sommes pas à une semaine près», promet en fin de manif Robin au non de l'Union des étudiants de Toulouse.
Au-delà des mots d'ordre nationaux qui mobilisent le monde syndical depuis plus d'un mois, les conflits locaux ont également trouvé hier dans la rue une caisse de résonance à leurs revendications. En grève depuis le 11 octobre, les salariés de l'EHPAD de la Chenaie à Roufiac Tolosan ont défilé derrière les couleurs de la CGT, pour dénoncer les conditions de travail, le mal-être des résidents et les méthodes de management du groupe Oméga. Propriétaire de l'établissement, le géant toulousain de la maison de retraite tente, selon une déléguée du personnel, d'user le conflit en substituant du personnel Espagnol aux grévistes. Le DAL (association pour le droit au logement) était également de la partie.
Vieux routier du syndicalisme et du combat des Molex, Guy Pavant est venu en retraité. Pour ce pilier de la CGT la présence des jeunes dans le cortège ne suffit pas à contrebalancer une mobilisation jugée trop timorée «car au train où vont les choses on va en baver, surtout les générations futures si elles ne se bougent pas».
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