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Mort de l’actrice Jacqueline Pagnol

Veuve de l’écrivain et réalisateur Marcel Pagnol, dont elle incarna le personnage de Manon des sources, l’actrice est morte le 22 août à Paris à l’âge de 95 ans.

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Publié le 25 août 2016 à 17h28, modifié le 26 août 2016 à 14h04

Temps de Lecture 5 min.

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Jacqueline Pagnol, à Paris, en 1969.

Veuve de l’écrivain et réalisateur Marcel Pagnol, dont elle incarna le personnage de Manon des sources, l’actrice Jacqueline Pagnol est morte lundi 22 août à Paris à l’âge de 95 ans.

Née Jacqueline Andrée Bouvier le 6 octobre 1920 dans le Gard, à Ribaute-les-Tavernes, berceau du chef camisard Jean Cavalier (1681-1740), héros des Cévennes, la jeune femme veut très tôt faire du théâtre ou du cinéma et fréquente l’école d’art dramatique qu’anime Charles Dullin (1885-1949). Elle rencontre Marcel Pagnol à l’occasion d’un séjour parisien de l’écrivain-cinéaste, venu repérer de jeunes interprètes pour un film qu’il projette alors de faire, Les Amours de Lagneau – codicille de ses Souvenirs d’enfance, ce sera le titre du dernier chapitre du Temps des amours, paru à titre posthume en 1977 et qui clôt le cycle inauguré par La Gloire de mon père. Le projet tourne court, et si Pagnol regagne le Midi, il reste néanmoins en correspondance avec la jeune femme, lui promettant d’être son « parrain ».

Poésie simple et libre

La guerre perturbe les projets de chacun. Lui, refusant de travailler avec les Allemands, se résout à détruire la copie de travail de La Prière des étoiles, qu’il tournait conjointement à Paris et dans ses studios de Marseille – destruction par le feu ? A coups de hache ? Les témoignages divergent, et n’en subsistent que le scénario et une douzaine de minutes tournées dans la capitale. Elle, qui écrit une poésie simple et libre, propose à Luc Bérimont (1915-1983) un texte pour Les Cahiers de Rochefort, vitrine de l’école poétique fondée par Jean Bouhier en 1941 en réaction contre la « poésie nationale » prônée par Vichy, et dont René-Guy Cadou et Michel Manoll forment le noyau.

Malgré les réticences de ce dernier devant les « confiseries enrubannées » qui l’écœurent, Histoires des petits hommes et des grandes bêtes paraît dans le sixième cahier de la troisième série des Cahiers de Rochefort. Moins sévère, l’universitaire Jean-Yves Debreuille analyse la prose de Jacqueline Bouvier comme « des récits assez analogues au Petit Prince de Saint-Exupéry », combinant un déploiement de fantaisie créant, du réel, un monde utopique, et un « système symbolique dans lequel sont transposés et résolus esthétiquement les problèmes moraux en dehors de toute opération intellectuelle » (L’Ecole de Rochefort, P.U. de Lyon, 1987).

« Naïs » dans la corbeille de noces

Quand Marcel Pagnol peut regagner Paris en 1944, il appelle Jacqueline, prend de ses nouvelles. Elle lui dit avoir décroché des rôles mineurs dans une adaptation d’une nouvelle de Georges Simenon (1903-1989), La Maison des sept jeunes filles (1941), portée à l’écran par Albert Valentin (1942), puis dans un film édifiant autour de l’actrice Gaby Morlay, Les Ailes blanches, de Robert Péguy (1943), et dans Service de nuit, de Jean Faurez (1944). Sans oublier, auparavant, une aventure de plus d’envergure avec Adieu Léonard (1943), de Pierre Prévert, dont le frère, Jacques, assure une nouvelle fois scénario et dialogues depuis leur première collaboration au ton dévastateur, L’affaire est dans le sac (1932).

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