Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le sculpteur Eugène Dodeigne est mort

L’artiste, membre de l’Académie des beaux-arts, est décédé le 24 décembre à l’âge de 92 ans. Il était notamment connu pour ses œuvres monumentales sculptées à l’extérieur.

Par 

Publié le 26 décembre 2015 à 15h55, modifié le 28 décembre 2015 à 17h34

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

L'artiste peintre et sculpteur, Eugène Dodeigne, dans son atelier à Bondues (Nord), en juillet 2009.

Une de ses œuvres, installée depuis 1999 au jardin des Tuileries à Paris, est intitulée Force et tendresse. Voilà qui pourrait résumer le caractère du sculpteur français Eugène Dodeigne, mort jeudi 24 décembre près de Bondues, dans le Nord, à 92 ans. « Le Nord vient de perdre l’un de ses derniers géants », a déploré Martine Aubry, maire de Lille. L’art aussi.

L’homme était discret, « taiseux » même : on se souvient d’une visite à son atelier – au lieu-dit du Pot-de-Fer –, en compagnie d’un de ses galeristes, le regretté Henri Bussière. Accueillant, sympathique, il avait immédiatement orienté la conversation non sur son œuvre, mais sur celle de son ami et presque voisin, le peintre Eugène Leroy. Sur la sienne, pas un mot. Il avait toutefois bien voulu montrer les dessins que, des années durant, il alla croquer des danseurs en action au Ballet du Nord, quand l’hiver devenait trop rigoureux pour qu’il puisse travailler chez lui. Car ses œuvres monumentales étaient sculptées à l’extérieur : on avait été ainsi frappé par la manière dont il travaillait, débitant la dure pierre de Soignies à la disqueuse à diamants, un engin dangereux qu’il manipulait comme d’autres la spatule : un des derniers grands sculpteurs à oser la taille directe, usant d’outils capables de le mutiler à la moindre maladresse.

Remarqué très vite

C’est qu’il avait été très tôt à rude et bonne école : né le 27 juillet 1923 à Rouvreux, près de Liège, en Belgique, il fut initié au métier dès l’âge de 13 ans par son père, lequel sculptait des monuments funéraires. Il suivit ensuite des cours de dessin et de modelage à Tourcoing, puis à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris (il est reçu premier au concours d’admission en 1943), dans l’atelier de Marcel Gimond. Il y obtiendra les premiers prix de dessin et de modelage. Sur les mêmes bancs qu’un jeune Marseillais, plutôt cancre celui-là, nommé César… Il se marie, et le couple voyage en France, à bicyclette, avant de s’installer un temps à Vézelay (Yonne). Un séjour dont il ne parlait guère plus que du reste, mais qui put avoir son importance : il y baignait dans l’exemple de certains des meilleurs tailleurs de pierre de tous les temps, les sculpteurs romans.

Pourtant, à ses débuts, il privilégie l’usage du bois, n’optant pour la fameuse pierre gris-bleu de Soignies qu’en 1955 (il usera aussi de la pierre de Massangis qui oscille entre le beige et le jaune clair, le marbre blanc de Carrare ou la lave d’Auvergne). Sa première exposition personnelle à lieu à Lille, en 1953, dans la mythique galerie de Marcel Evrard. A cette époque, et peut-être sous l’influence de Brancusi, il privilégie les volumes lisses et tendus. Les collectionneurs locaux, qui furent dans ces années parmi les plus fins du monde, le remarquent très tôt, à commencer par Jean Masurel, dont les collections seront à l’origine du Musée de Villeneuve-d’Ascq. Durant tout ce temps, il continue de pratiquer le dessin, qu’il enseigne aussi, à Roubaix et à l’Institut Saint-Luc de Tournai, en Belgique.

Il vous reste 32.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.