Décès de la poète Helène Monette
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La poète et romancière Hélène Monette est décédée le 25 juin dernier, ont annoncé lundi les Éditions du Boréal. Elle avait 55 ans.
La poète Hélène Monette
Photo : Lea C
Lauréate du Prix du gouverneur général en poésie en 2009 pour Thérèse pour joie et orchestre, elle a publié deux romans en carrière, Le goudron et les plumes, en 1993, et Unless en 1995.
Au micro de Christiane Charrette, après avoir reçu le Prix du gouverneur général, Hélène Monette avait eu ces mots pour la poésie, qu'elle estimait être mal-aimée : « Pour certains, la poésie, ça fait 19e siècle, c'est dépassé. Il y en a partout, au cinéma, dans la chanson, mais on dirait qu'elle a mauvaise presse. »
Ses recueils de poésie Un jardin dans la nuit (2001) et Plaisirs et paysages kitsch ont également été finalistes au Prix du gouverneur général.
En 2013, Hélène Monette avait écrit pour Radio-Canada le poème Maudites coupures, à l'occasion de la série littéraire consacrée aux liens de sang.
Ce poème en prose, empli de tristesse, portait sur les thèmes de l'angoisse et de l'anxiété. En voici un extrait :
« Toutefois de plus en plus tu te fais un sang d'encre tu dors mal la nuit dévisage les autres à la pelle à la loupe et de proche tout le monde est fou tragédie continuelle sang d'encre partout ça coule gluant gothique tyrannique à petit budget la nuit est blanche comme oubliée là tissu sensible comme le ciel entre les arbres qu'on ne reconnaît plus le long des autoroutes tranquilles la nuit blanchit toute chose la vie passe à travers s'enfuit par les mains le sang rame dans les veines de la petite buée de poèmes se colle aux fenêtres aux ampoules aux miroirs de l'âme au verre de rouge qui prie sur la table tu parles il est bleu c'est de l'encre c'est mauvais en diable ça goûte le parfum la misère du monde dans le fond âcre venimeuse qui fait comme de l'hystérie de l'anxiété angoisse totale ça brouille l'estomac à fond le stress effroyable ça rappelle l'époque qui déboule déboussole détonne de l'histoire au complet qui ne brille plus »
