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La doyenne de la chanson française, Léo Marjane, est morte

De son vrai nom Thérèse Gendebien, la vedette des années 1940 avait contribué à introduire le jazz en France. Elle est morte à 104 ans.

Le Monde avec AFP

Publié le 19 décembre 2016 à 15h29, modifié le 19 décembre 2016 à 15h29

Temps de Lecture 5 min.

Léo Marjane, dans son jardin de Barbizon, le 7 août 2012.

La chanson française a perdu sa doyenne : Léo Marjane. La voix chaude de cette vedette des années 1940 a importé le jazz dans l’Hexagone, et s’est éteinte dimanche 18 décembre à l’âge de 104 ans. « Ma mère est morte hier soir chez elle à Barbizon d’une crise cardiaque », a annoncé à l’AFP son fils Philippe de Ladoucette.

Léo Marjane, née Thérèse Gendebien, a enregistré plus de 180 chansons entre 1932 et le milieu des années 1950. En 1937, avec sa voix envoûtante de contralto, elle enregistre son premier grand succès, La Chapelle au clair de lune. « Le disque se vendait comme des petits pains, ça a été un véritable succès », confiait-elle à l’AFP en 2012, quelques jours avant de fêter ses cent ans.

Les succès s’enchaînent : elle chante à Bobino, à l’ABC, chez O’Dett, ou encore au Shéhérazade. Elle part ensuite aux États-Unis où elle sillonne le pays pendant cinq ans. Elle est l’une des rares Françaises à interpréter des morceaux de grands compositeurs américains. Elle a notamment enregistré le célèbre Over the Rainbow, de Cole Porter.

« J’ai introduit le jazz en France »

« Je peux dire que j’ai introduit le jazz en France. Dans les années 1930, nous étions, Jean Sablon, Jacqueline François et moi, les trois artistes français qui venions chaque année chanter aux États-Unis », racontait-elle dans un entretien au Point en 2012. De retour en France, cette native de Boulogne-sur-Mer devient l’une des grandes vedettes de la France occupée. En 1941, elle connaît notamment un immense succès avec Seule ce soir.

A la Libération, on lui reproche d’avoir chanté dans des cabarets fréquentés par des officiers allemands et à Radio-Paris. Elle est jugée et acquittée. « On a dit beaucoup de bêtises sur moi, ils ont voulu me démolir », confiait-elle à l’AFP en racontant cet épisode depuis sa demeure de Barbizon. Elle s’exile alors de nouveau aux États-Unis pour plusieurs années. A son retour, la scène française a changé, et elle pense ne plus y avoir sa place. Elle épouse en secondes noces le baron Charles de Ladoucette en 1948, avec lequel elle aura un fils, Philippe.

Aznavour, Ferré, Bécaud

Au début des années 1950, désormais sous le pseudonyme de Marjane, elle abandonne la scène mais continue d’enregistrer, notamment avec des vedettes en devenir, comme Charles Aznavour, Léo Ferré ou encore Gilbert Bécaud. En France, où elle est frappée d’interdiction de travailler dans les années qui suivent la guerre, ses disques sont méconnus mais ils marchent en Amérique.

Elle chante jusqu’en 1961, notamment en Allemagne où elle a passé une partie de son enfance, puis tente un dernier come-back dans l’Hexagone en 1969. Un échec qui lui fait mettre définitivement un terme à sa carrière. Outre la chanson, Marjane a joué dans quelques films, dont Feu Nicolas, de Jacques Houssin, en 1943, où elle interprète deux titres de Loulou Gasté, le futur mari de Line Renaud, ou encore Les Deux Gamines (Maurice de Canonge, 1951) et Elena et Les Hommes (Jean Renoir, 1956).

Elle vivait depuis sa retraite à Barbizon, près de Fontainebleau en Seine-et-Marne, où elle élevait des chevaux. La commune lui avait rendu un hommage pour ses 100 ans, et une compilation de 100 titres avait également été éditée pour l’occasion.

Le Monde avec AFP

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