Juliette Benzoni, la papesse du roman historique, est morte à l'âge de 95 ans

La romancière Juliette Benzoni, auteure de 86 ouvrages historiques,vendus à plusieurs centaines de millions d'exemplaires, est morte à l'âge de 95 ans.

Par Gilles Heuré

Publié le 09 février 2016 à 14h10

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 02h26

On vient à l’Histoire, ou à la lecture, ou aux deux à la fois, de différentes façons. Il suffit de lire les premiers messages de condoléance sur le site de Juliette Benzoni pour comprendre à quel point cette romancière, décédée à l’âge de 95 ans, a su passionner des millions de lecteurs avec quatre-vingt six livres, traduits en plus de trente langues. Cataloguée « roman historique », une tâche pour les spécialistes tenant à l’écart tout ce qui n’est pas strictement universitaire, elle en conçut une certaine amertume qui s’effaçait pourtant, comme elle nous l’avait confié en 2003, devant le nombre de ses lectrices et lecteurs, le plaisir qu’elle pensait pouvoir leur donner, confirmé par le courrier qu’elle recevait.

Vieille dame digne dans son appartement de Saint-Mandé, elle nous avait dit sa passion pour l’écriture et l’histoire : « Je n’ai jamais fait de plan, mais j’ai toujours beaucoup de respect pour mes personnages ». Trop romanesques, trop inventés (même adossés à une sérieuse documentation) et pour tout dire un peu trop fleur bleue, ses romans n’auraient-ils été que des bluettes dans lesquelles l’histoire de France se serait écoulée dans les lits des reines et les couloirs des palais ? Sans doute, mais d’autres spécialistes pourraient alors se pencher sur les multiples habitudes de lecture et retenir ce qui a du mal à être cerné : le plaisir d’écrire et celui de lire.

On dit que jeune fille, elle fut chassée d’une institution privée pour avoir lu Notre-Dame de Paris : voilà un délit des plus honorables et il y a pire que venir à l’Histoire avec Victor Hugo. Journaliste à Confidences et au Journal du Dimanche où elle fit des portraits d’artistes, c’est en 1962 qu’elle publia son premier livre. Suivirent des romans et des sagas font plusieurs furent adaptées à la télévision : Catherine, Marianne, Le Gerfaut, La Florentine, Le Boîteux de Varsovie, Les Chevaliers, Le Temps des poisons, Le bal des poignards, Les Reines tragiques, Aventuriers du passé, Le Sang, la Gloire et l’amour, Dans le lit des reines. Ses livres continueront à être lus : c’est ce qu’on dit quand une romancière à succès disparaît. Le sourire d’une vieille dame se transmet ainsi. 

 

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