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Jean-Jacques Susini, ancien chef de l’OAS, est mort

Militant d’extrême droite et partisan de l’Algérie française, Jean-Jacques Susini avait basculé dans l’action armée clandestine, devenant le dirigeant de l’OAS au début des années 1960. Il est mort le 3 juillet à 83 ans.

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Publié le 06 juillet 2017 à 18h31, modifié le 06 juillet 2017 à 18h31

Temps de Lecture 3 min.

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En octobre 2004. A 27 ans, il s’était imposé par sa détermination et son sens de l’organisation à l’état-major secret de l’OAS.

La France était son pays, l’Algérie sa patrie. Au souvenir de l’Algérie française, Jean-Jacques Susini, qui est mort le lundi 3 juillet à l’âge de 83 ans, ne manifestait aucun remords au soir de sa vie. Il assumait tout de ce combat d’arrière-garde – assassinats, torture, ratonnades et attentats aveugles. Cet idéal perverti, auquel il s’est voué corps et âme, l’avait hissé de facto à la tête de l’Organisation armée secrète en Algérie, l’OAS, dont le général Raoul Salan était le dirigeant dans la clandestinité.

Opposé à l’« autodétermination » des Algériens

Il était né à Alger le 30 juillet 1933 dans une famille de la classe moyenne aux ascendances corses. La figure mémorable est la grand-mère maternelle, patriote et pétainiste, qui « pleurait en écoutant Mussolini à la radio ». Sujet brillant, Susini entreprend à 16 ans des études de médecine à Alger. Brièvement affilié au Rassemblement du peuple français, le RPF, il échange en 1951 une poignée de main avec de Gaulle, le chef du mouvement en visite à Alger. En 1964, le héraut défait de l’OAS fomentera de Rome, contre le Général, un attentat au mont Faron à Toulon, qui a bien failli réussir.

Susini devine que le fameux « Je vous ai compris ! » du Général à Alger ne signifie pas « Je suis d’accord avec vous ».

Susini observe avec circonspection le soulèvement algérois du 13 mai 1958 qui, après plusieurs jours de confusion, porte de Gaulle au pouvoir. Installé à Lyon, Susini a fondé le Mouvement national étudiant, pro-Algérie française, qui, le lendemain du 13 mai, prend le maquis dans le Forez jusqu’à la chute, alors incertaine, de la IVRépublique.

Il devine que le fameux « Je vous ai compris ! » du Général à Alger ne signifie pas « Je suis d’accord avec vous ». Il rentre aussitôt au pays, prend la tête de l’Association des étudiants d’Algérie et rejoint le Front national français de « Jo » Ortiz, le bouillant patron de la brasserie du Forum.

Ce Front, dont des militants arborent la croix celtique, dispose d’un groupe de choc, les Unités territoriales (UT), des réservistes recrutés par l’armée en 1956 pour assurer l’autodéfense des villes d’Algérie. De mèche avec des officiers d’active, ces UT sont le fer de lance des opposants à l’« autodétermination » des Algériens, décidée par de Gaulle en septembre 1959. Du balcon du QG d’Ortiz, qui domine les barricades dressées en janvier 1960 à Alger pour protester contre cette « trahison », Susini applaudit à la fusillade qui éclate entre gendarmes et UT : vingt-trois morts dont dix-sept du côté des forces de l’ordre.

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