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La chienne du roi de Thaïlande est morte - La Thaïlande pleure Tongdaeng

Le roi de Thaïlande Bhumibol Adulyadej avec sa chienne Thongdaeng, à Bangkok le 7 décembre 2012
Le roi de Thaïlande Bhumibol Adulyadej avec sa chienne Thongdaeng, à Bangkok le 7 décembre 2012 © BANGKOK POST PHOTO/ PATIPAT JANTHONG
Dominique Bonnet avec AFP , Mis à jour le

La nouvelle fait ce mardi la une des journaux de Thaïlande. Tongdaeng, la chienne du roi Bhumibol Adulyadej est morte. Investie d’un fort pouvoir symbolique pour véhiculer des messages du souverain au peuple, l’animal avait été le héros d’un livre et d’un film.

«Khun Tongdaeng s'est éteinte paisiblement dans son sommeil au palais Klai Kangwon le 26 décembre à 23h10», a annoncé ce lundi 28 décembre au soir dans un communiqué l'école vétérinaire de Kasetsart. Celle-ci était en charge du traitement de Tongdaeng, qui n’est autre que la chienne du roi Rama IX de Thaïlande. Âgé de 17 ans, l’animal était malade depuis plusieurs années et ne faisait plus d'apparition publique, mais on pouvait le voir, au pied du roi, sur les nombreux calendriers et affiches ornant boutiques, bureaux et foyers de Thaïlande. Aussi, les grands journaux nationaux du pays ont-ils consacré ce mardi 29 décembre leur une à sa mort qu’ils évoquent avec le plus grand respect.

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Cette chienne était investie d'un fort pouvoir symbolique, ayant a été utilisée par le passé par le monarque pour diffuser ses conseils à la Nation. Elle a fait l'objet d'un film d'animation, à l'affiche depuis début décembre dans les cinémas thaïlandais à l’occasion des 88 ans du roi Bhumibol Adulyadej . Elle est en outre au cœur d'un livre écrit par le monarque en 2002. L’ouvrage avait alors été interprété comme un moyen pour le souverain de rappeler à ses sujets leur place au sein d'une société très hiérarchisée.

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En prison pour avoir manqué de respect à la chienne du roi de Thaïlande

En Thaïlande, la famille royale est protégée par l'une des lois les plus restrictives au monde. Toute personne offensant le roi Bhumibol Adulyadej, présenté comme un demi-dieu par une propagande développée depuis des décennies, son épouse la reine Sirikit , son héritier le prince Maha Vajiralongkorn ou le régent est passible de 15 ans d'emprisonnement pour chaque délit. Dans un contexte de grande inquiétude autour de la succession du roi, hospitalisé depuis des mois, la loi de lèse-majesté est utilisée à tout-va par les militaires au pouvoir. Celle-ci concernait même Tongdaeng. Ainsi, un internaute est détenu depuis début décembre, dans l'attente de son procès pour lèse-majesté, pour avoir manqué de respect à la chienne du roi, une affaire révélatrice de la nervosité de la junte ultra-royaliste au pouvoir depuis le coup d'État de mai 2014. La justice reproche notamment à cet homme, un ouvrier de l'industrie automobile de 27 ans, «un commentaire tournant en dérision le chien du roi» sur sa page Facebook, avait déclaré à l'AFP son avocate Pawinee Chumsri de Thai Lawyers for Human Rights, une ONG engagée dans des affaires sensibles.

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