Jim Harrison : les cinq livres à (re)lire

Décédé d'une crise cardiaque samedi 26 mars, Jim Harrison laisse derrière lui une œuvre foisonnante mêlant romans, poèmes, nouvelles, autobiographie et même livres pour enfants. En voici cinq, incontournables.

Par Christine Ferniot

Publié le 30 mars 2016 à 15h30

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 02h34

Jim Harrison aimait décrire la beauté d'une forêt, la sensualité d'une pêche à la truite au petit jour, le regard myope d'un coyote efflanqué ou la silhouette d'une femme gironde qui ne joue pas les effarouchées. Dans ses romans, comme dans ses nouvelles ou ses poèmes, il savait comme nul autre mêler un lyrisme retenu à un quotidien plein de rugosité. Petit tour d'une œuvre en cinq ouvrages.

Légendes d’automne (1979)

Ce sont trois nouvelles, ou plutôt trois courts romans, qui composent ce recueil éblouissant. Des portraits d’hommes trahis qui vont devoir se venger pour éviter d’être consumés par la haine. Des histoires de rédemption avant qu’il ne soit trop tard et que la mort gagne du terrain. Des aventures familiales où la rébellion est nécessaire entre père et fils.
Ces fictions refusent la psychologie ou la tiédeur des sentiments et se transforment peu à peu en épopée. La troisième histoire a été portée à l'écran par Edward Zwick en 1994, avec Anthony Hopkins et Brad Pitt dans les rôles principaux.

Editions 10x18, 318 pages, 7,50 euros.

Théorie et pratique des rivières (1985)

En poésie ou prose poétique, ce livre aborde tous les thèmes chers à l’auteur qui respire large. Il parle du feu crépitant, des randonnées le long des rivières à sec, du blizzard qui surprend les dormeurs dans la nuit. Puis vient l’heure des cauchemars ou des filles blondes qui repoussent le soir. Un très beau texte (en bilingue) porté par la mélancolie.

Editions 10x18, 125 pages, 5,80 euros.

Dalva (1987)

Grande fresque historique, magnifique portrait de femme, Dalva est sans doute le chef-d’œuvre de Jim Harrison. Sur le tard, Dalva se souvient de tout : son amour pour Duane, la mort qui rôde autour de ses enfants, l’histoire de sa famille liée au peuple sioux. Un très grand livre sur la fidélité, l’amour et le courage d’une population et d’une femme qui ne baisse pas la tête. Sans oublier l’écriture qui se tient droite face aux éléments, aux tourments de la vie, aux grands espaces qui ne mentent jamais.

Editions 10x18, 471 pages, 7,50 euros.

Un bon jour pour mourir (1973)

Il y a un côté Jules et Jim dans ce livre qui ressemble à la grande traversée de l’Amérique au cœur des années 60. Deux amis y embarquent une jeune femme et les voilà partis pour l’aventure : celle de l’alcool infini, des drogues les moins douces et de l’absence de barrières comme de frontières. On trouve ici tout le talent de Jim Harrison : une écriture qui ne traîne pas et un éloge du plaisir. Et de l’amitié dans un décor somptueux.

Editions 10x18, 223 pages, 5,80 euros.

En marge, Mémoires (2003)

Dans cette autobiographie rabelaisienne, Jim Harrison ne cache rien de ses obsessions, de ses passions, de ses chagrins. Tantôt reclus avec son chien pour unique compagnon, tantôt plongé dans les meilleurs alcools, les plus grands vins, il traite de l’esthétisme et de l’hédoniste, tel un Gargantua. Big Jim peut aussi sombrer dans la dépression et ne le cache pas. Mais derrière ces aventures quotidiennes, on retrouve l'Amérique de l'écrivain, avec la fierté indienne, la beauté des grands lacs, le goût du Romanée-Conti et du veau aux morilles. Il mord à pleines dents une vie de douleurs et de plaisirs.

Editions Christian Bourgois, 465 pages, 23,35 euros.

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