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PRISONS Une surveillante agressée à Tarascon, Belloubet formule 10 propositions

Un détenu suivi pour radicalisation a agressé une surveillante à Tarascon ce mardi, alors que le blocage des prisons dans toute la France se poursuit.
Le Dauphiné Libéré - 16 janv. 2018 à 13:19 | mis à jour le 16 janv. 2018 à 15:23 - Temps de lecture :

Les opérations de blocage des prisons ont repris ce mardi à partir de 6 heures à l’appel des principaux syndicats de personnel pénitentiaire pour protester contre l’agression de trois surveillants dans l’établissement de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où la ministre de la Justice Nicole Belloubet est arrivée vers 9h15.

"Je suis venue voir l’établissement pour dialoguer avec les personnels, je vais les entendre et voir dans quelle mesure on pouvait améliorer les conditions de sécurité", a déclaré la ministre à son arrivée, la voix couverte par une Marseillaise entonnée par des surveillants.

Elle a rencontré les syndicats. La ministre de la Justice a annoncé dix mesures visant à améliorer les conditions de travail à la prison de Vendin-le-Vieil.

Belloubet reviendra «dans deux mois» à Vendin-le-Vieil

«Je me suis engagée à revenir dans deux mois très précisément, c’est-à-dire le vendredi 16 mars, pour mesurer avec vous si ces propositions ont réellement pris corps», a affirmé la garde des Sceaux à la presse,.

La ministre s’est engagée «à ce que nous puissions aller vers un accroissement des effectifs des personnels d’encadrement».

Augmenter les effectifs, proposer des formations

Parmi les autres promesses: étudier les transferts «d’un certain nombre de détenus», proposer des formations pour les surveillants, du nouveau matériel de sécurité.

La question des détenus radicalisés

«Je me suis engagée également à ce que pour l’établissement, le quartier d’évaluation de la radicalisation, qui ne sera mis en place que dans deux mois, un nouveau dialogue soit établi avec la direction», a-t-elle ajouté.

Selon Francetvinfo, le syndicat FO affirme que "l'entretien ne s'est pas très bien passé" et que "l'administration propose uniquement une élévation d'échelon", refusée par les quatre agents concernés.

Une surveillante agressée à Tarascon

Dans le même temps, un détenu de 28 ans suivi pour radicalisation a agressé une surveillante à Tarascon (Bouches-du-Rhône). Il lui a porté un coup de poing au visage.

Le détenu, incarcéré pour une affaire de vol, était "suivi au niveau local au titre de la radicalisation et présentait des troubles du comportement".

La surveillante a été conduite à l’hôpital, où elle devait être examinée, et le personnel de l’établissement, en plein mouvement national de protestation, a lancé une opération "prison morte".

L’agression a eu lieu vers 11 heures, au niveau des portiques de sécurité, alors que le détenu remontait de promenade. Il s’agit d’un "acte totalement gratuit, de la part d’un détenu qui n’obtient pas son transfert» réclamé dans un autre établissement", a précisé un responsable syndical.

Une enquête judiciaire a été ouverte et le détenu placé en garde à vue.

La moitié des établissements mobilisés

"La moitié des établissements sont touchés" par le mouvement de protestation, a indiqué la Direction de l’Administration pénitentiaire (DAP) ce mardi en milieu de journée.

Les opérations de lundi ont "globalement" été reconduites, "mais dans une dimension moindre et avec une grande disparité entre les établissement". Des négociations ont commencé avec les directions dans certains établissements.

Des dizaines d’établissements ont été touchés partout dans le pays : à Laon, Annoeullin, Sequedin, Beauvais, Nice, Salon de Provence, Tarascon, Toulon, Villepinte, Osny, Nanterre, Bonneville, Lyon-Corbas, Roanne, Aurillac, Châteauroux, Saran...

Les entrées et sorties du centre de détention de Roanne ont été bloquées par des surveillants de 06H00 à 08H30, jusqu’à l’arrivée de la police venue les déloger.

Les prisons d’Aix-en-Provence, Arles et Grasse ont connu des retards de prise de fonction ce matin, mais la situation était rentrée dans l’ordre à 8 heures, tandis que des mobilisations étaient en cours à Salon, Tarascon et Toulon.

Dans les étabissements de Valence, Riom et Villefranche-sur-Saône, les personnels ont retardé les appels d’"au moins 15 minutes".

Un détenu "radicalisé" s'en prend à des surveillants

Une nouvelle agression de surveillants pénitentiaires a eu lieu dans la soirée à la prison de Mont-de-Marsan (Landes), rapporte Francetvinfo.

Sept surveillants ont été légèrement blessés après avoir été agressés par un détenu "radicalisé" qui était incarcéré pour meurtre.

Trois agents souffrent de fractures et quatre autres de contusions multiples. "L’agent responsable du bâtiment, une femme, a le plexus fracturé, un autre agent le nez cassé et un troisième une fracture au doigt", selon un délégué CGT.

Son sac a sonné lors d'une fouillle

Selon l'administration pénitentiaire, l'homme subissait une fouille à l'heure où les détenus font du sport : son sac a déclenché le portique de sécurité. 

En colère, l'homme aurait alors porté des coups aux surveillants, dont une femme. Il a fallu neuf agents au total pour le maîtriser.

Selon le ministère de la Justice, "il s’agit d’un détenu de droit commun très violent, qui est suivi car il s’est radicalisé en prison". Le ministère a précisé que le détenu n’était pas armé et a évoqué de son côté "cinq blessés, dont trois qui ont dû être hospitalisés", avec notamment une fracture du nez.

Tous les agents agressés ont pu regagner leur domicile ce mardi.

L'agresseur a été transféré au quartier disciplinaire de la prison des Landes. Il a été mis en examenet placé en garde à vue, et doit être présenté en comparution immédiate ce mardi à Bordeaux.

Dans un communiqué, la ministre de la Justice assure "son soutien le plus total aux agents agressés et salue le professionnalisme et le sang-froid dont ils ont fait preuve durant l’intervention".

Griveaux "souhaite que le dialogue puisse se rétablir"

Interrogé ce mardi sur Cnews sur le sort de Salah Abdeslam, qui doit être accueilli prochainement à Vendin-le-Vieil, dans le cadre de son procès à venir en Belgique, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a réaffirmé que "s’il va à son procès, il ira à Vendin-le-Vieil".

"Je comprends la colère qui s’est exprimée. Moi je souhaite que le dialogue puisse se rétablir. (...) Que l’accueil soit franc et direct, c’est normal, mais que le dialogue puisse s’établir me paraît être la moindre des choses", a-t-il ajouté.

Lundi soir, le détenu islamiste allemand Christian Ganczarski, accusé d’être responsable de l’agression de la prison de Vendin-le-Vieil jeudi, a été mis en examen pour tentatives d’assassinats par un juge antiterroriste. Il a été transféré en milieu de nuit à la maison d’arrêt de Sequedin (Nord).