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Le compositeur Jean-Claude Risset est mort

Pionnier de l’informatique musicale, il a notamment participé en 1975 à la création de l’Ircam de Pierre Boulez.

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Publié le 24 novembre 2016 à 09h54, modifié le 28 novembre 2016 à 12h25

Temps de Lecture 3 min.

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Le compositeur Jean-Claude Risset lors du Live Electronic des Multiphonies du GRM.

Le compositeur Jean-Claude Risset est mort le 21 novembre à Marseille à l’âge de 78 ans. Moins connue que son nom, synonyme de pionnier dans le domaine de la création sur ordinateur, sa musique témoigne d’une authentique sensibilité, d’origine tantôt abstraite, tantôt naturaliste. Réalisées dans les studios de recherche les plus prestigieux des deux côtés de l’Atlantique, la plupart des œuvres de cette figure historique de la recherche prouvent qu’il ne se contentait pas de « composer le son », selon une devise souvent proclamée, mais qu’il s’attachait aussi à composer une forme, une dynamique, une expression.

Si sa production, riche d’environ soixante-dix pièces, reste à découvrir en dehors de quelques titres phares, sa personnalité s’est très tôt imposée aux côtés de références de la synthèse sonore telles que Max Mathews (1926-2011) et John Chowning (né en 1934). Lors des premiers développements de l’informatique musicale, spécialité américaine, Jean-Claude Risset a longtemps incarné l’exception culturelle française.

Musique et sciences

Né le 13 mars 1938 au Puy-en-Velay (Haute-Loire), Jean-Claude Risset étudie le piano avec un ancien élève d’Alfred Cortot tout en poursuivant de solides études générales. Admis à l’Ecole normale supérieure en 1957, il y prépare l’agrégation de sciences physiques qu’il obtient en 1961. Il entre alors au CNRS en qualité d’attaché de recherche au Laboratoire d’électronique et de radioélectricité (le futur Institut d’électronique fondamentale d’Orsay). La musique n’est, toutefois, pas rejetée au second plan de ses activités. Des cours de composition (avec André Jolivet) et d’écriture (avec Suzanne Demarquez) le conduisent à ses premières œuvres : une Fantaisie pour orchestre (1963) et Trois Instantanés pour piano (1965).

En 1975, il participe à la fondation de l’Ircam de Pierre Boulez

La musique et les sciences se rejoignent lors d’un premier séjour aux Etats-Unis. Chercheur et compositeur entre 1964-1965 et 1967-1969 aux Bell Telephone Laboratories, les « Bell Labs » où est née la musique sur ordinateur, Jean-Claude Risset travaille avec Max Mathews (le concepteur, en 1957, du premier programme à vocation musicale) et rencontre à plusieurs reprises Edgar Varèse (1883-1965), comme lui, fasciné par le pouvoir des sons électroniques.

Risset s’illustre toujours sur deux fronts : docteur d’Etat en sciences physiques (1967), il participe comme pianiste et compositeur à des concerts d’avant-garde à New York (1968-1969). De cette époque date sa musique pour la pièce Little Boy, de Pierre Halet, pour voix, instruments et bande. De retour en France, il dirige la mise en œuvre d’un système de synthèse des sons par ordinateur à Orsay (1970-1971) puis à Marseille (comme enseignant à l’université de Luminy, à partir de 1972).

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